Il était une fois... un mur autour de Shanghai

De Histoire de Chine

Rédigé par David Maurizot

Avant l’arrivée des étrangers, Shanghai n’était-elle vraiment qu’un petit village de pêcheur ?

Un village… ou plutôt un gros bourg fortifié ?

Shanghai était autrefois entourée d’un vaste mur de fortification érigé au XVIème siècle : celui-ci s’étendait sur 5km de circonférence et protégeait une population estimée à 50.000 personnes au début du XIXème siècle.

Le « village » avait un statut administratif de ville (城/cheng en chinois – le dessin même du sinogramme sous-entend une muraille fortifiée).

Les Shanghaïens de l’époque faisaient bien plus que du commerce de fruits de mer : ils étaient également tisserands, exportateurs de coton, de soie. Shanghai rivalisait alors avec Suzhou, l’autre grande ville de la région.

Que reste-t-il de cette muraille ?

Mur de la vieille ville de Shanghai

L’enceinte de Shanghai a été détruite en 1912 à l’occasion de la chute du régime impérial : les habitants de la ville étaient alors trop heureux de mettre à bas ce symbole du passé, devenu inutile.

L’empreinte du mur est toutefois toujours clairement visible sur une carte actuelle de la ville : la Renmin Lu (人民路 = Rue du Peuple) au nord et la Zhonghua Lu (中华路 = Rue de la Chine) au sud forment un cercle qui est à l’emplacement de ce qui était alors la muraille.

Le Pavillon Dajing

Un minuscule bout de muraille a été conservé, rénové en 1995 et depuis ouvert au public. Il s’agit de l’un des pavillons qui coiffaient à intervalle régulier l’enceinte : le pavillon Dajing (大境阁 / Da Jing Ge).

Il abrite aujourd’hui un petit musée agrémenté de nombreuses photos de la vieille ville de Shanghai. Pour vous y rendre, rendez-vous au « coin » Nord-Ouest de l’enceinte disparue. Adresse : 239 Dajing Lu /大境路239号

La vieille ville

Les Shanghaïens parlent de « la vieille ville » comme un Parisien parle de Paris « intra-muros ». C’est à l’intérieur du mur (abattu) que continue à battre le cœur de l’authentique Shanghai : le jardin Yu et le Temple du dieu de la ville sont son centre touristique, mais le labyrinthe des petites rues pluriséculaires et l’architecture typique des petits bâtiments d’habitation restent « l’âme du vieux Shanghai ».

S’il ne reste plus grand-chose du côté nord de la vieille ville, de nombreuses parties au sud sont encore là. Il est bon de s’y promener et, en poussant des portes par hasard, de tomber sur de petites merveilles.

Profitez-en avant que de vastes avenues et des tours de béton remplacent tout cela !