Le Courrier de Chine

De Histoire de Chine

Vous lisez un « article de qualité » labellisé en 2023.


co-rédigé par Pierre Clavequin, Christophe Koeltgen, Antoine Oustrin

Courrier de chine

Dans les pas du Journal de Shanghai, entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la naissance de la République Populaire de Chine

Le 9 mars 1945 le célèbre Journal de Shanghai, autrefois quotidien de référence pour la communauté française de Shanghai publiait son dernier numéro. Six mois plus tard paraissait le premier numéro du Courrier de Chine, un quotidien, devenu hebdomadaire en 1947, publié jusqu’en septembre 1949. Dans un contexte de politique intérieure très fluctuant et fort incertain, et face à des communautés étrangère et française de plus en plus réduites, le relatif succès de ce journal reposa dans un premier temps sur l’engagement de Français libres, dotés d’une pugnacité et d’un sens du devoir sans faille, puis rapidement sur le soutien et l’engouement de ses lecteurs. La Société d’Histoire des Français de Chine vous propose de revenir sur cette aventure et ses protagonistes.

1945 : la naissance du journal, premier quotidien en langue étrangère à reprendre sa publication à Shanghai

La situation de la communauté française à Shanghai au sortir de la Seconde Guerre mondiale est assez confuse. Tout d’abord, les liaisons avec la métropole et l’Indochine française ayant été rompues en 1941, elle s’est retrouvée relativement coupée du monde occidental et pendant quatre ans ne reçut que peu de nouvelles de l’extérieur. Ensuite, la concession française avait été rétrocédée par le régime de Vichy au gouvernement de Nankin en juillet 1943[1], puis envahie par les forces japonaises lors de la nuit du 9 au 10 mars 1945[2]. Lorsque le Japon cessa les combats en août 1945 suite notamment aux deux bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, les forces chinoises et états-uniennes étaient alors loin de la ville et il leur fallut plusieurs jours[3] voire semaines avant d’entrer dans Shanghai et d’y assurer la sécurité publique, la garnison japonaise continuant à patrouiller et maintenir l’ordre pendant ce laps de temps, jusqu’à ce qu’elle s’enferme elle-même dans ses camps, à la fin du mois de septembre 1945[4].

De plus, comme en France et dans de nombreux territoires et colonies, la communauté française s’était trouvée divisée, entre les partisans de la France Libre et ceux du gouvernement de Vichy.

Le quotidien français Le Journal de Shanghai avait durant ces plusieurs années de conflit poursuivi sa publication, et ce jusqu’au 9 mars 1945, soir du coup de force japonais sur la concession française[5] visant à neutraliser les forces françaises dans la région. Cependant, le journal avait déjà perdu depuis plusieurs années de son indépendance et sa ligne éditoriale avait évolué en conséquence. Le quotidien était en effet devenu « un organe de propagande du gouvernement de Vichy », selon les termes employés par Le Courrier de Chine dans son premier numéro du 16 septembre 1945 : « la catastrophe de 1940 est arrivée, le Journal de Shanghai a subi le sort de tout organisme d’information dans un territoire occupé : il a perdu son indépendance réelle ». Le Courrier de Chine estimait par ailleurs vain de discuter « s’il était préférable de fermer le Journal dès l’armistice de 1940 », mais lui reconnut néanmoins un rôle d’organe de culture française durant les années de guerre.

En 1945, pour les nouvelles autorités françaises à Shanghai, fraîchement nommées par le Gouvernement provisoire de la République française, on peut penser qu’il apparut hautement nécessaire de relancer ce média, toutefois sous une nouvelle entité avec un nouveau nom, bien que dans les mêmes locaux, situés au 23 rue du Consulat - actuelle Jinling Lu[6]. La continuité géographique du siège de la rédaction constituait sans doute un signe fort pour les nouveaux éditeurs, souhaitant s’inscrire dans la continuité du Journal de Shanghai, ce à quoi il fallait également ajouter la pénurie de logements disponibles à cette époque.

Vue de Jinling Lu (alors rue du Consulat) depuis le Bund en 1920. L’immeuble qui abritera les bureaux du Courrier de Chine est le premier sur la gauche.[7]

Le Courrier de Chine fut ainsi le premier journal indépendant en langue étrangère à reprendre sa publication à Shanghai[8] après la libération de la ville[9], ce qui n’est peut-être pas sans lien avec le fait que la politique du gouvernement de Vichy avait permis un sort plus enviable à la majorité des résidents français, tandis que de nombreux britanniques et américains avaient été internés dans des camps pendant plusieurs années suite à l’attaque de Pearl Harbour et à l’entrée en guerre de leurs pays face au Japon. Jusqu’à la suppression de la concession française en 1943 et même par la suite, les Français furent relativement épargnés[10] : leur situation matérielle et leur ravitaillement avaient été assurés dans des conditions relativement satisfaisantes[11].

Les initiateurs du Courrier de Chine

Le Courrier de Chine émergea sur les cendres du Journal de Shanghai en 1945 avant tout grâce à l’action de deux Français aux parcours différents mais unis par la Résistance, Roger Pignol et Charles Grosbois.

Portraits de Roger Pignol (à gauche) et Charles Grosbois (à droite)[12] publiés dans Le Courrier de Chine, numéro du 4 août 1946[13]

Roger Pignol fit partie des premiers volontaires à rejoindre l’Angleterre depuis la métropole le mois suivant l’armistice de juin 1940[14]. Les vicissitudes de la guerre l’emmenèrent ensuite à Brazzaville combattre sous les ordres du général Koenig. Atteint de la malaria, il fut évacué au Cap en Afrique du Sud où il rejoignit le colonel français d’origine russe Zinovi Pechkoff, pour lequel il travailla en tant que chargé de liaison. Il partit ensuite à Alger, puis en Italie et participa en août 1944 au débarquement de Provence. Il fut finalement rappelé par le colonel Pechkoff[15], devenu général, pour le suivre à Chongqing, où il venait d’être nommé ambassadeur de France auprès du gouvernement de Tchang Kaï-chek, ce dernier ayant reconnu le Gouvernement provisoire de la République française le 23 octobre 1944. De là, il fut enfin appelé en août 1945 à prendre en charge l’organisation des services d’information français à Shanghai, pour le compte du Ministère de l’information. C’est ainsi sous ces nouvelles fonctions qu’il prit part au lancement du nouveau journal d’informations français de Shanghai. Il resta en Chine jusqu’au 23 février 1946, date à laquelle il partit pour les États-Unis où un poste de chargé de mission l’attendait. Il fut remplacé à son poste de représentant du Ministère de l'information français à Shanghai[16] par Richard Cousturier.

De son côté Charles Grosbois, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, est déjà un Shanghaien de longue date au moment du lancement du journal. Professeur de lettres, il vint en effet s’installer en Chine dès 1919 pour prendre la direction de l’Ecole française de Shanghai[17]. Au cours des deux décennies qui suivirent, il fut une personnalité importante de la communauté et de la concession française. Il avait en effet la charge de gérer le système éducatif de la concession. Sous sa direction, six nouveaux établissements d’enseignement franco-chinois et français virent le jour. On le retrouve également à la tête de l’Alliance française de Chine, comme délégué général[18] dès 1920. Il assura par ailleurs entre 1933 et 1940 la fonction de directeur artistique de la station radiophonique française de Shanghai. Engagé auprès de la communauté française, Charles Grosbois était également membre de la Compagnie des Volontaires de Shanghai[19].

Compagnie des Volontaires de Shanghai, Charles Grosbois, au premier rang, deuxième en partant de la droite

Patriote, Charles Grosbois fut également l’un des membres fondateurs[20] de France Quand Même, un réseau shanghaien de la France Libre fidèle au général de Gaulle, lancé dès le 22 juin 1940 à l’initiative de Roderick Egal[21], président de l’Association des Anciens Combattants[22].

C’est ainsi que, partisan de la France Libre puis de la France Combattante, tout en ayant une forte autorité morale due à ses nombreuses activités pour la communauté française durant l’Entre-deux-guerres, Charles Grosbois apparut naturellement comme la personne idéale pour relancer un quotidien français à Shanghai.

Il fut par la suite chargé de mission culturelle en Chine à partir de 1946, et il restera à Shanghai jusqu’en 1951, ne partant seulement que lorsque la protection des établissements franco-chinois n’était plus garantie. Il rejoignit l’Unesco, en mission sur le développement de l’éducation en Corée, avant de partir pour le Japon en 1953 pour y diriger l'Institut franco-japonais du Kansaï à Kyoto.

Le dernier journal francophone

Le premier numéro du Courrier de Chine parut le 16 septembre 1945, au prix de 1000 $CRB[23]. Constitué d’un seul feuillet recto-verso en format belge[24], le thème de la guerre et de la résistance française y est omniprésent.

Le Courrier de Chine - Une du premier numéro, 16 septembre 1945[25]

Charles Grosbois et Roger Pignol signèrent chacun un long éditorial sur les années écoulées et l’avenir de la présence française en Chine auprès de « nos alliés et amis chinois », encadrant un portrait du général de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française et un hommage aux quarante-neuf « Français de Changhai qui ont répondu à l’appel du général de Gaulle et qui sont partis combattre à ses côtés ». En hommage au libérateur de la France, Roger Pignol écrivait ainsi : « le général de Gaulle réussit à maintenir la France au premier rang des puissance alliées au prix de négociations souvent difficiles qui aboutirent au respect intégral de notre souveraineté nationale […] le peuple français ne saurait demander à son chef plus de gages de patriotisme, de courage et de valeur ».

Le groupe résistant de Shanghai France Libre, autrefois France Quand Même, fut également mis à l’honneur avec une interview de René Pontet, son président en 1945. D’abord élève-interprète à Hankou, il rentra en France en février 1925 avant de revenir à Shanghai quelques années plus tard pour une nouvelle carrière à la direction du Crédit Foncier d’Extrême-Orient. A l’été 1940 il répondit lui aussi à l’appel du général de Gaulle et prit la direction de France Quand Même après l’arrestation de Roderick Egal au printemps 1941.

Dans les numéros suivants, plusieurs anciens combattants eurent également droit à un article spécial relatant leur périple dans une rubrique intitulée « Ceux qui sont partis », notamment lorsqu’ils revenaient à Shanghai.

Hommage à Jo Sbath, ancien combattant de retour à Shanghai - Le Courrier de Chine, numéro du 4 août 1946[26]

Le parcours de Georges Bouvier, relaté dans l’édition du 29 septembre 1945[27] est particulièrement intéressant. Parti pour Brazzaville en mai 1941, il participa aux campagnes de Syrie, d’Erythrée et de Libye, avant de prendre part à la libération de Tunis. En 1944, après trois années de campagnes en Afrique et au Levant, il rejoignit l’Angleterre avant de participer au débarquement allié de Normandie et à la libération de Paris. « Pour ces Français rentrés en vainqueurs dans la capitale libérée, la reprise de Paris est une sorte d’épopée, de conte de fées presque irréel » écrivait Le Courrier de Chine. On peut imaginer la fierté d’un Français de Shanghai de participer à cette libération. Blessé en septembre 1944, il retrouva sa division à Strasbourg où il reçut « ses galons de sous-lieutenant le jour de Noël. Peu après on lui offre un poste dans les services de l’attaché militaire de France en Chine et il accepte pour se rapprocher de sa famille dont il est resté longtemps sans nouvelles » précisait le Courrier, avant de conclure : « des Shanghaïens il en a rencontré quelques-uns en route au hasard des batailles et des cantonnements. Il en est, comme Blanchet, qu’il a revu souvent, d’autres qu’il n’a fait qu’apercevoir, d’autres enfin comme Moret, sous-directeur de la police française de Shanghai, avec lequel il était parti et dont il n’a plus jamais rien su. »

Outre cette illustre rubrique, le Courrier de Chine publia également sur cette même thématique et sous forme de feuilleton entre le 28 octobre et le 27 décembre 1945, le roman de Joseph Kessel L’armée des ombres. Le journal présentait ce livre sur la résistance comme « une œuvre que tous se doivent de lire pour comprendre comment s’est formée la nouvelle mentalité de notre France d’aujourd’hui ». Ce feuilleton sera suivi par une autre série du même auteur, Le Maudru, toujours à propos des années de guerre en France.

Plus globalement, les archives du Courrier de Chine montrent que le journal, plutôt que d’être un média local et de proximité rapportant l’actualité municipale et régionale, tendait principalement à communiquer à la communauté française des nouvelles de France et du monde entier venant principalement d’agences de presse, comme le faisait autrefois d’autres quotidiens français de Chine - à des degrés toutefois divers – en premier lieu l’ancêtre du Courrier, le Journal de Shanghai. Séparés et éloignés de la France depuis plusieurs années, fort nombreuses pour certains, les lecteurs du Courrier de Chine aimaient à y trouver « comme un souffle de métropole et même un peu de cet air de Paris que personne n’oublie jamais »[28] afin de satisfaire leur nostalgie, selon l’aveu des éditeurs. La ville de Shanghai avait été coupée du monde extérieur pendant quatre années, et la guerre y était même bien avant venue jusqu’à la ville comme le raconta Albert Londres dans son ouvrage La guerre à Shanghai. La communauté française toujours sur place était sans doute encore plus avide de connaître ce qu’il se passait dans le monde et en France plutôt que dans les cercles de plus en plus restreints des anciennes concessions et communautés étrangères.

Le journal publiait néanmoins les prévisions météorologiques régionales, la programmation de la radio française de Shanghai et couvrait également l’actualité avec notamment des faits divers locaux. Au final, le volume d’informations locales publié restait moindre par rapport à l’actualité nationale, la taille de la ville, le contexte politique et social fortement évolutif dans cette période d’après-guerre, sans compter les efforts de reconstruction voire même la guerre civile qui menaçait d’imploser.

Par conséquent, la lecture du Courrier de Chine - à laquelle s’est livrée votre Société d’Histoire - n’apportera que peu d’informations aux historiens de la ville. Néanmoins, son étude n’en demeure pas moins instructive, notamment sur les événements et décisions d’époque, impactant directement les populations de la ville, que l’on retrouve rapportés dans de courts articles. Méritent d’être cités par exemple le changement du sens de circulation, qui passa de gauche à droite pour l’ensemble de la ville (1er janvier 1946), la suppression de l’heure d’été (1er octobre 1946), l’enregistrement des résidents étrangers (12 juillet 1946) ou bien encore l’interdiction progressive des pousse-pousse (29 septembre 1946).

Les archives du Courrier de Chine nous indiquent par ailleurs que l’état sanitaire de Shanghai était relativement mauvais durant ces années d’après-guerre. Des cas de rage, de choléra et de méningite cérébro-spinale étaient régulièrement rapportés, entraînant de vastes campagnes de vaccination menées entre autres par l’Institut Pasteur[29].

La situation de la ville était également mauvaise sur le plan économique. Dans son rapport du 19 février 1946 adressée à l’ambassadeur de France en Chine le consul général de France à Shanghai indiquait que la ville souffrait « plus cruellement que toute autre ville chinoise de l’héritage nippon »et qu’elle était jusqu’alors « incapable de sortir de la crise qui la ravageait depuis la libération »[30]. L’inflation et le contrôle des prix faisaient régulièrement l’objet d’articles dans le Courrier de Chine, évoquant les vains efforts de la municipalité pour enrayer la hausse des prix. Le journal lui-même subit cette inflation et la répercutait régulièrement sur son prix de vente : le prix au numéro passa ainsi de 5 $CNC en octobre 1945 à 200 $CNC en décembre 1946. Le consul général de France précisait d’ailleurs que l’indice du coût de la vie à Shanghai atteignait par rapport à 100 en 1936 le chiffre de 135 735 en janvier 1946[31]. Parallèlement, des campagnes de rationnement de denrées alimentaires (riz, sucre) ou de réduction de la consommation (électricité, téléphone, etc.) étaient relayées par le journal.

En complément, un des intérêts des archives du Courrier de Chine est qu’il diffusait les publicités légales des entreprises enregistrées auprès du tribunal consulaire de Shanghai. Des convocations d’actionnaires pour des assemblées générales extraordinaires apparaissent ainsi dans ses colonnes, très souvent pour des mises en liquidation volontaire (International Saving Society[32], Champs de course français, Union Mobilière, etc.) et quelquefois même avec un court compte-rendu des délibérations.

Enfin, à cette époque, des navires de guerre français faisaient régulièrement halte dans le port de Shanghai et Le Courrier de Chine publiait dès lors pour ces occasions un numéro spécial, avec un nombre de pages augmenté et agrémenté d’articles sur l’équipage, de photos du navire et des matelots. Parmi les navires ayant eu les honneurs du journal, citons ici les croiseurs Emile Bertin (décembre 1945), Duquesne et Tourville (mai 1946), Suffren (juin 1946), la corvette La Découverte (août 1946) et la frégate Escarmouche (décembre 1946).

Vicissitudes et fin

Malgré un démarrage plutôt réussi, cette belle aventure éditoriale allait rapidement être confrontée à une série de difficultés, en premier lieu l'exode de son lectorat. En effet, après plusieurs années de séparation avec la métropole, de nombreux citoyens français décidèrent de rentrer en France[33], réduisant par conséquent le lectorat du journal. La population française établie à environ 3000 résidents en 1942, s’effondra à 1068 individus en 1947 avant de baisser à 800 en 1950[34]. Le nombre de tirages suivi la même tendance, passant ainsi de 1500 pour le premier numéro[35] – « mis en vente pendant une semaine chez des dépositaires français dans chaque quartier où il est possible de le faire »[36] à 800 fin 1946[37].  Le format quotidien n’étant plus viable économiquement, il fut dès lors décidé dans une assemblée générale extraordinaire tenue le 20 décembre 1946 au Cercle français, que le journal deviendrait un hebdomadaire, un « changement décidé après mûre réflexion dans l’intérêt même de nos lecteurs ». L’édition du 22 décembre 1946 annonça cette décision et le dernier numéro au format quotidien fut publié le 28 décembre de la même année. Un « au revoir, pas adieu » fut rédigé pour ce dernier quotidien, adressant notamment des remerciements à celles et ceux qui avaient travaillé pour cette rédaction, « dans des circonstances souvent des plus difficiles, en donnant, sans soucis de leur intérêt personnel, le meilleur de leur travail ».

La nouvelle formule hebdomadaire vit le jour avec son premier numéro publié le dimanche 5 janvier 1947, au prix de 1000 $CNC. Sous-titré L’hebdomadaire Français en Extrême-Orient, le Courrier de Chine nouveau format adopta une identité visuelle voire un style en rupture avec son ancienne version quotidienne, plus en phase avec son temps. Le journal imprimait ses pages toujours en format belge, mais les pliait désormais dans le sens de la largeur, proposant ainsi un format magazine (365 X 260 mm). Le titre utilisait une nouvelle police, en gras et en italique, donnant plus de dynamisme à cette publication. De nouvelles rubriques firent leur apparition comme les résultats sportifs et la mode à Paris. Copiant les périodiques anglophones tel que le North China Herald, Le Courrier de Chine commença également à lister les participants aux différents évènements mondains. Le journal se voulait ainsi résolument moderne et s’adressait à tous les lectorats.

Le Courrier de Chine, L’Hebdomadaire Français en Extrême-Orient, Numéro du 1er juin 1947[38]

Peut-être ouvrait-t-il sa ligne éditoriale afin d’assurer la pérennité de l’hebdomadaire en touchant davantage de lecteurs ? L’éditorial de son premier numéro sous cette nouvelle version le laisse penser : « la formule hebdomadaire permettra d’atteindre avec plus de profits les provinces lointaines et de satisfaire ainsi les nombreux amis chinois qui nous ont maintes fois suggéré d’adopter cette périodicité ». Le but annoncé était de toucher de nouveaux publics, qu’ils soient Français, Chinois, voire même les « étrangers qui pratiquent notre langue ». Le volume fut également augmenté, passant d’abord à 16 pages, puis à 20.

Cependant, malgré tous ces efforts, l’ouverture éditoriale, le changement de format ainsi que les incitations aux abonnements, l’arrêt de l’hebdomadaire fut annoncé après six mois seulement dans l’édition du 1er juin 1947. Dans une lettre aux lecteurs, la rédaction évoqua les difficultés économiques que traversait la Chine, impactant de plus en plus lourdement la gestion du journal[39] mais surtout la concurrence de la presse française, si « appréciée autrefois en ce pays » et qui arrivait désormais à Shanghai avec « des moyens de communication plus rapides » suite au retour de la paix. Il est vrai que les voyages par avion étaient de plus en plus fréquents, comme en témoignent d’ailleurs les publicités d’Air France pour la liaison Paris - Shanghai[40] dans ce même périodique.

S’estimant « moins utile » malgré les « lourds sacrifices », la direction proposa dans son dernier numéro un panorama de la presse française afin de guider ses lecteurs tout en les appelant à maintenir leur intérêt pour la vie française, et choisit de s’« éclipser » pour laisser la place aux grands confrères métropolitains. Nous retrouvons dans cette sélection les thèmes chers au Courrier de Chine : la résistance (Franc-Tireur, Le Parisien Libéré, Combat), la culture (Cahiers du Sud, Fontaine, Plaisir de France, Confluences) et la mode féminine (Filles de France), aux côtés des journaux et revues historiques ayant repris leur publication.

Sur un air nostalgique, la rédaction du Courrier de Chine remercia une nouvelle fois ses soutiens et lecteurs avec une « fierté légitime d’avoir fait œuvre utile », celle du lien non seulement entre la France et la Chine mais aussi entre deux époques, celle du désordre d’après-guerre à celle du retour progressif à un ordre mondial fondé sur la paix entre les nations.

Dans une lettre à l’éditeur également publiée en une de ce dernier numéro, le consul général de France à Shanghai exprima à toute l’équipe de rédaction ses plus vifs remerciements ainsi que ses regrets de voir disparaître Le Courrier de Chine.

Une « belle image du doux pays de France » fut également imprimée sur cette dernière une, comme une image subliminale sur la fin d’une belle épopée médiatique et culturelle en Chine, avec un appel aux amis du journal à « conserver l’affectueuse nostalgie qu’évoquera toujours la patrie française ».

Et pourtant, ce n’est pas encore la fin définitive de l’aventure. Face au désir exprimé par les lecteurs restants, une nouvelle version du Courrier de Chine fut lancée le 22 juin 1947 sous le nom de “Bulletin Hebdomadaire”, dans une relative continuité en proposant aux abonnés du Courrier de Chine de transférer leurs reliquats d’abonnement en crédits pour constituer un abonnement au nouveau bulletin. L’adresse du journal changea au 2-4 de l’ancienne rue du Consulat, et le format, une nouvelle fois en rupture avec la précédente version, répondait là encore à un impératif. Les besoins étaient limités et les moyens fort restreints, justifiant un « format réduit », mais temporaire, jusqu’à ce que des « conditions meilleures » permettent un retour à l’ancienne formule.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, le journal indiqua dans son premier nouveau numéro avoir besoin de la « collaboration active et d’une aide substantielle de chacun des Français demeurant en Chine ».

Les pages étaient dactylographiées, sans aucune mise en forme et reproduites non plus par impression mais par ronéotypie[41] sur une seule face. La taille du tirage changea aussi, passant aux feuilles A4. Cette nouvelle version, malgré ces limites évidentes, sembla néanmoins répondre aux attentes du public francophone resté sur place. Fort d’un certain succès, le bulletin évolua de nouveau le 11 octobre 1947, pour à nouveau ressembler à un « journal plus digne de notre pays et de nos intérêts en Chine »[42], sous le nom de “Bulletin Français Hebdomadaire”. C’est sous cette forme hebdomadaire qu’il persista près de deux ans, jusqu’à son dernier numéro.

La ligne éditoriale était maintenue par rapport au premier hebdomadaire. La France venait aux lecteurs établis à Shanghai et en Chine, comme en témoignait d’ailleurs la couverture à partir de février 1949 (voir ci-dessous). Étaient ainsi couvertes les actualités françaises et internationales, la vie sportive, la mode féminine, ainsi que les lettres, beaux-arts et sciences, avec une nouvelle rubrique également sur la vie sociale et culturelle de Shanghai.

Les nouvelles de France arrivent en Chine, Bulletin Français Hebdomadaire (Courrier de Chine), une du 28 mars 1949[43]

L’année 1948 n’apporta pas de changement important au journal, qui réussit à se maintenir malgré les difficultés économiques et démographiques évoquées. Début 1949 toutefois, un changement d’adresse fut annoncé. La rédaction du journal déménagea une nouvelle fois, mais cette fois-ci de l’ancienne rue du Consulat aux locaux de l’Alliance française, au 49 Nanchang Lu[44], tandis que l’adresse administrative du journal resta un mois de plus dans son ancienne rue. L’équipe de rédaction évolua également, pour intégrer des membres du collège municipal[45] et de l’Alliance française, comme Edith Desalleux[46] rédactrice de la chronique shanghaienne du Bulletin. Jean Delor rejoignit également la rédaction, publiant chaque semaine un éditorial sur la situation internationale ou chinoise. Citons également l’influence de Pierre Klein[47], qui donna au Bulletin sa dernière forme.

L’entrée dans Shanghai des troupes communistes le 25 mai ne semble pas avoir eu d’influence directe à court terme sur la vie du Bulletin puisque sa publication fut maintenue plusieurs mois, sans changement de ligne éditoriale.

Toutefois, dans un contexte politique et social mouvementé, l’annonce de son arrêt définitif fut finalement publiée dans l’édition du 19 septembre 1949. Les raisons officielles invoquées s’inscrivaient dans la continuité des difficultés citées depuis le lancement du quotidien quatre ans plus tôt : « le nombre des Français diminue sans cesse à Changhai, leurs moyens d’existence s’appauvrissent, la difficulté enfin de pourvoir au remplacement de plusieurs membres du comité de direction ». Tout ceci entraînant « la décision de laisser mourir ce bulletin ». Cette fois-ci, le Phoenix de jadis ne renaîtra plus, malgré le vœu formulé par la direction du journal.

Dans l’ultime numéro daté 26 septembre 1949, Edith Desaleux signa un « Adieu à tous », remerciant tous les lecteurs et contributeurs tout en souhaitant à la petite communauté française restante de resserrer ses liens pour devenir une grande famille. Stoïque face aux événements politiques en cours de développement, elle resta fidèle à son poste et indiqua aux lecteurs le programme de l’Alliance française pour les mois à venir.

Le Phoenix ne renaquit point, néanmoins nous souhaitions dans le cadre de cet article rendre un hommage appuyé aux hommes et femmes qui menèrent quatre années durant cette entreprise éditoriale, dernier témoignage de la presse française dans la Chine pré-1949. Nous saluons ici leur mémoire, ainsi que leurs dévouement et sacrifices pour servir la communauté francophone.

Les grandes dates du Courrier de Chine

1945

  • 10 mars : arrêt du Journal de Shanghai
  • 16 septembre : premier numéro du Courrier de Chine (quotidien)

1946

  • 28 décembre : fin du format quotidien

1947

  • 5 janvier : premier numéro hebdomadaire
  • 1er juin : fin de la nouvelle version (hebdomadaire)
  • 22 juin : reprise de l’hebdomadaire sous le nom de Bulletin Hebdomadaire dans un format très simplifié et ronéotypé
  • 11 octobre : retour à un format classique et stylisé, toujours hebdomadaire avec le Bulletin Français Hebdomadaire

1949

  • 14 mars : la rédaction est transférée à l’Alliance française (47 Nanchang Lu)
  • 11 avril : l’administration est transférée à l’Alliance française
  • 26 septembre : cessation définitive de la parution du Bulletin Français Hebdomadaire, fin du Courrier de Chine

Consulter Le Courrier de Chine

Les archives du Courrier de Chine sont consultables à la bibliothèque de Xujiahui (Bibliotheca Zikawei) située au 80 North Caoxi Road, Shanghai (漕溪北路80号). Une carte de lecteur de la bibliothèque municipale de Shanghai est nécessaire pour pouvoir accéder à la salle de lecture. Inscription à l’avance sur le compte WeChat de la bibliothèque de Shanghai (上海图书馆). Voir notre tutoriel.

Les journaux sont accessibles par mois et année sur demande auprès des archivistes (il y a toujours une personne qui parle anglais) : demandez à consulter le catalogue des journaux étrangers et remplissez le formulaire qui vous est remis à cet effet.

Il est possible de se faire envoyer les copies des pages qui vous intéressent (12 RMB / page).

La Société d’Histoire des Français de Chine met à disposition des membres qui en feront la demande, une trentaine de pages numérisées du Courrier de Chine, dont certaines citées dans ce présent article. Pour toute demande, veuillez nous écrire à l’adresse contact@histoire-chine.fr

Références bibliographiques

  • BENSACQ-TIXIER, Nicole, La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, Presses Universitaires de Rennes, 2014
  • BERGÈRE, Marie-Claire, Histoire de Shanghai, Fayard, 2002
  • BERGÈRE, Marie-Claire, L’épuration à Shanghai (1945-1946) l'affaire Sarly et la fin de la concession française, dans Vingtième Siècle, “Revue d’histoire, année 1997" https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1997_num_53_1_3593
  • BROSSOLLET, Guy, Annuaire des Français de Shanghai : 1842-1955, identités, professions, familles, dates de séjour, etc., Editions Rive droite, 2002
  • BROSSOLLET, Guy, Les Français de Shanghai, Belin, 1999
  • FILLIOL, Jean, Rapport FILLIOL, consul général de France à Shanghai, 19/2/1946, Archives diplomatiques du MAE, dossier 119QO/15
  • HIPPENMEYER, Claude-Eric, Une enfance à Shanghai : Le temps retrouvé d’Edgar Tripet, Ed. Sur le haut, 2020.
  • MONTOUSSÉ, Jean de, Rapport MONTOUSSÉ, consul adjoint à l’Ambassade de France à Chongqing, 19/10/1945, Archives diplomatiques du MAE, dossier 119QO/14
  • PONTET, René, « Le comité de la France libre de Chine », extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960, sur le site de la Fondation de la France Libre, https://www.france-libre.net/comite-fl-chine (consulté le 07/02/2022)

Autres sources bibliographiques d'intérêt :

Noms en chinois :

  • Courrier de Chine : 中法日报
  • Courrier de Chine (hebdomadaire) : 中法周报

A noter également l'existence d’un premier Courrier de Chine publié à Shanghai au début du XXe siècle, dirigé par M. Tapernoux (http://www.law.mq.edu.au/research/colonial_case_law/colonial_cases/less_developed/china_and_japan/newspaper_commentary_china_1900-1909/)

Notes et références :

  1. « Plus exactement le 30 juillet 1943 à 10h30, Roland de Margerie remet les clés de la concession au maire de Shanghai Chen Gongbo, en présence du Ministre des affaires étrangères du gouvernement de Nankin, Chu Minyi.». Marie-Claire BERGERE, Histoire de Shanghai, Fayard, 2002, p. 335.
  2. ibidem
  3. Ils commencent à arriver le 20 août, cependant en faible nombre. Guy BROSSOLET, Les français de Shanghai, Belin, 1999.
  4. Rapport de Jean de MONTOUSSÉ à l’ambassadeur PECHKOFF, 19 octobre 1945.
  5. « Dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, les 20 000 Japonais somment le Corps d’Occupation français, réduit à l’inaction depuis 1940, de déposer les armes, sous peine d’employer la force (environ 2 000 hommes dont 509 Européens et 1476 Indochinois). À partir du 11 mars, le personnel du consulat et les résidents français vivent dans une atmosphère malsaine de suspicion et d’espionnage, les dénonciations se multiplient. Les Japonais réquisitionnent le Collège français, le Cercle sportif, tous les grands immeubles et appartements, expulsant plusieurs centaines de résidents français, dont certains sont forcés de déménager au moins six ou sept fois. ». Nicole BENSACQ-TIXIER, La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, Presses Universitaires de Rennes, 2014.
  6. En chinois : 金陵路.
  7. https://pastvu.com/p/1035236
  8. « French Paper In Shanghai », Baltimore Sun du 17 septembre 1945, copie disponible sur le site  China Rhyming, http://www.chinarhyming.com/2017/07/11/restarting-the-foreign-language-press-in-shanghai-1945/ (consulté le 06/02/2022).
  9. Ibidem : D’autres organes de presse étrangère s’étaient maintenus durant la guerre, mais aucun n’était indépendant.« Some newspapers had carried on – albeit in odd ways – the North-China Daily News carried on for much of the war in enemy hands; the Shanghai Mercury moved to New York and carried on printing as a pro-allied paper for those interested in Shanghai; there were some pro-axis publication sin English, French, Russian including the old pro-Japanese Shanghai Times and new entrants such as the Nazi-funded XXth Century magazine ».
  10. Marie-Claire BERGÈRE, Histoire de Shanghai, p. 335 et Jean de MONTOUSSE, Rapport à l’ambassadeur PECHKOFF.
  11. Rapport de Jean de MONTOUSSE à l’ambassadeur PECHKOFF.
  12. Photos venant du Courrier de Chine du 23/01/1946 (Roger Pignol) et du 29/03/1946 (Charles Grosbois)
  13. https://pastvu.com/p/1035236
  14. Jacques GHEMARD, fiche sur Roger Jean Maxime Eugène Pignol, site internet des Français Libres http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=90871 (consulté le 06/02/2022) et Courrier de Chine du 26 janvier 1946.
  15. Le fameux « Russe blanc des terres noires » selon Tchang Kaï-chek. Voir notamment Guillemette DE SAIRIGNE, Pechkoff, le manchot magnifique, Allary Edtions, 2019.
  16. Courrier de Chine, numéro du 23 janvier 1946, p. 3.
  17. Académie des Sciences d’Outre-Mer, fiche sur « Charles GROBOIS », site internet de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, https://academieoutremer.fr/academiciens/?aId=788 (consulté le 06/02/2022).
  18. Charles GROSBOIS, « La langue française en Chine et le rôle de l'Alliance française : rapport présenté au Congrès général de l'Alliance française, les 14, 15, 16 juillet 1931 à Paris, par Charles Grosbois, délégué général de l'Alliance française en Chine », Bibliothèque numérique de Paris Sciences et Lettres, Fonds Paul Langevin, https://bibnum.explore.psl.eu/s/psl/ark:/18469/2b7gm (consulté le 07/02/2022).
  19. Claude-Eric HIPPENMEYER, Une enfance à Shanghai : Le temps retrouvé d’Edgar Tripet, Ed. Sur le haut, 2020.
  20. Guy BROSSOLLET, Les Français de Shanghai, Belin, 1999, p. 274.
  21. Jacques GHEMARD, fiche sur Roderick Egal, site internet Français Libres https://francaislibres.net/liste/fiche.php?index=110096 (consulté le 06/02/2022).
  22. Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960, https://www.france-libre.net/comite-fl-chine/ (consulté le 06/02/2022).
  23. Émis par les Japonais lors de l’occupation. Sans couverture après la libération de la ville, il fut petit à petit retiré de la circulation. voir FILLIOL, Jean, Rapport FILLIOL, consul général de France à Shanghai, 19/2/1946, Archives diplomatiques du MAE, dossier 119QO/15
  24. 520 X 365 mm.
  25. https://pastvu.com/p/1035236
  26. Bibliothèque de Xujiahui, Société d’Histoire des Français de Chine
  27. Consultable en ligne sur : « Français libre de Shanghai : Sous-Lieutenant Bouvier », Le Souvenir français de Chine, https://souvenir-francais-asie.com/2010/06/18/francais-libre-de-shanghai-sous-lieutenant-bouvier (consulté la 06/02/2022).
  28. Courrier de Chine du 1er juin 1947.
  29. Voir l’article publié par la Société d’Histoire : « Il était une fois... l'Institut Pasteur de Shanghai », Société d’histoire des français de Chine.
  30. Rapport de M.J. FILLIOL, consul général de France à Shanghai, 19/2/1946, Archives diplomatiques du MAE dossier 119QO/15.
  31. ibidem
  32. Aussi appelée ISS, la Société d’Histoire a un publié un article sur cette entreprise : « L'International Saving Society », Société d’histoire des français de Chine.
  33. Le consulat général de France organisa plusieurs voyages par bateau pour rapatrier les français de Shanghai au cours de l’année 1946, notamment le “Marine Angel” qui transporta 600 personnes en juillet 1946. Le Courrier de Chine relayait les annonces pour les inscriptions aux différents voyages dans ses pages.
  34. Guy BROSSOLLET, Annuaire des Français de Shanghai : 1842-1955, identités, professions, familles, dates de séjour, etc., Editions Rive droite, 2002.
  35. « French Paper In Shanghai », Baltimore Sun du 17 septembre 1945, copie disponible sur le site  China Rhyming, http://www.chinarhyming.com/2017/07/11/restarting-the-foreign-language-press-in-shanghai-1945/ (consulté le 06/02/2022).
  36. Courrier de Chine du 16 septembre 1945.
  37. Guy BROSSOLLET, Les Français de Shanghai, p. 219.
  38. https://pastvu.com/p/1035236
  39. L’inflation était toujours très importante. Le prix de l’hebdomadaire passa de 1000 $CNC à 4000 $CNC entre janvier et juin 1947.
  40. Via Tunis, Le Caire, Bassorah, Karachi, Calcutta, Saigon. Le voyage durait une semaine et les avions ne volaient pas la nuit.
  41. Technique divulguée par la direction du Bulletin Hebdomadaire Français dans l’édition du 28 juin 1948 célébrant le 1er anniversaire de la renaissance du périodique
  42. Bulletin Hebdomadaire Français du 22 juin 1947.
  43. https://pastvu.com/p/1035236
  44. En chinois : 南昌路
  45. « Le Bulletin représentait une grosse charge de travail supplémentaire pour tout le groupe du collège qui l’avait repris en février (...) ». Edith Desalleux, « Adieux à tous », Bulletin Hebdomadaire Français du 26 septembre 1949.
  46. « Collection of Edith Desalleux (1918-2019) », Christie’s, https://www.christies.com/zh/lot/lot-6249325
  47. Principal du collège municipal français de 1946 à 1949. Guy BROSSOLLET, Annuaire des Français de Shanghai, 2002, p. 106