Le docteur Bussières, médecin de l’ambassade de France à Pékin

De Histoire de Chine

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rédigé par Zhang Wenda, traduit par Thomas Colle

Le docteur Bussières est né en 1870. Il étudia la médecine à l'université de Bordeaux. Il se distingua en médecine générale et chirurgie. En 1912, il accepta le poste de médecin de l'ambassade de France de Pékin, qu'il cumula avec celui de médecin à l'hôpital de la légation française. En 1920, il participa à la création de l'Université franco-chinoise avec Cai Yuanpei et Li Shinzen, devenant de fait l'un des responsables de celle-ci. Il y donna aussi régulièrement des cours de médecine.

Résidence du Docteur Bussières aux environs de Pékin, sur les collines de l’Ouest, Violaine et Hélène Hoppenot, Lucien Colin (secrétaire interprète - debout contre la colonne) et le docteur Bussières (médecin de la Légation), 1933

D'après les archives de cette université, la maison à Pékin du docteur Bussières était un Siheyuan, maison avec une cour carrée, typique de l'urbanisme pékinois, située au 16 de la ruelle Tian Shuijing. Elle est perpendiculaire à la rue commerçante de Wangfujing. Sa résidence était composée de deux grandes maisons en vis-à-vis, d'une grande cours intérieure contenant son propre puits et de deux petites maisons. L'intérieur était raffiné avec une décoration faite de boiseries et cloisons. Monsieur Bussières aimait y recevoir les notables français ou chinois, comme par exemple, son ami l'écrivain diplomate Saint John Perse, alors premier secrétaire de l'ambassade de France, avec qui il s'entretenait souvent, à propos de l'histoire de la Chine et aussi de la littérature.

Sous une yourte mongole, de gauche à droite : Gustave-Charles Toussaint,  Leger et le docteur Bussières[1]

Le docteur possédait aussi une petite maison dans le village de Bei Anhe, qui se trouve dans les collines de l'ouest, aux alentours de Pékin. Il s'y rendait toutes les fins de semaine à cheval pour s'y reposer et quitter l'agitation de la capitale. Sa maison se trouvait à quelques minutes de la maison de campagne de Saint John Perse. Le docteur y soignait gratuitement les habitants des villages aux alentours. Il ne refusait aucun patient, que ce soit pour une simple maladie ou une opération chirurgicale, prenant à sa charge les médicaments, bandages et autres frais. Il réserva une partie entière de sa maison à cet effet. Les derniers villageois encore en vie, ayant été soignés par lui ne tarissent pas d'éloges à son égard. Ils en gardent un souvenir ému, notamment Monsieur Zhang Wenda, auteur de cet article. Son frère aîné a été soigné par Monsieur Bussières lorsqu'il était jeune. Lors de l'invasion et de l'occupation japonaise de la Chine, c'est aussi de sa maison de campagne que le docteur Bussières aida la population et la guérilla locale en prodiguant toujours ses soins gratuits. Les Japonais rechignaient à se confronter avec à un occidental, personnel diplomatique de surcroit.

Le docteur Bussières a vécu en Chine plus de 40 ans, connaissant la Chine et les Chinois parfaitement. Il quitta la Chine en 1954 pour retourner en France, et y mourut en 1960.

Sources

  1. http://www.sjperse.org/chine.htm