Les plaques des marins et volontaires morts en défendant l’ancienne Légation de France et le Pei-Tang (1900)

De Histoire de Chine

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rédigé par David Maurizot

À Pékin, perdues dans un recoin des jardins de l’Ambassade de France en Chine, reposent deux larges plaques en bronze où sont inscrits les noms de 24 braves oubliés. On y lit : « à la mémoire des officiers, matelots et volontaires morts pour la défense de la Légation de France et du Pei-Tang[1] en juin-juillet-août 1900 ».

Redécouvertes en 2011 dans les garages de l’ancien complexe diplomatique français au moment de son déménagement du quartier de Sanlitun jusqu’à l’adresse actuelle, le mystère planait sur leur origine. On ne savait plus quand ni comment elles y étaient arrivées, et surtout où elles avaient été apposées à l’origine…

Quelle histoire dissimulent ces plaques ? Remontons donc dans le temps : jusqu’à l’année 1900… à l’aube de ce si tragique XXe siècle…

Les plaques en bronze actuellement visibles dans les jardins de l’Ambassade de France en Chine à Pékin[2]

Préambule

Secouée tout au long du XIXe siècle par l’émergence et les prétentions des puissances occidentales, la dynastie impériale qui règne sur la Chine en cette fin de siècle oscille entre ouverture et fermeture. Après une série d’audacieuses réformes auxquelles un véritable coup d’État a mis fin, la cour penche désormais vers un radical repli sur soi.

D’ailleurs, au printemps 1900, les environs de Pékin grouillent de hordes millénaristes xénophobes. Celles-ci ne songent qu’à expurger la Chine des diables étrangers et de leurs complices chinois. Ces bandes fanatisées sont adeptes d’arts martiaux : ils passeront à la postérité sous le nom de « boxeurs ». Persuadés d’être invincibles grâce à la pureté de leurs pratiques mystiques ancestrales, ils abattent les lignes télégraphiques, détruisent les voies ferrées, incendient les églises, massacrent les Chrétiens.

En mai, le parti réactionnaire qui a mis fin aux réformes se rapproche donc d’eux. Les Boxeurs semblent être la force d’appoint idéale pour bouter les étrangers hors de l’Empire. Elle leur apporte un soutien officiel. La haine des Boxeurs se déploie alors sans limite. Mais… cette révolte n’est-elle qu’une énième nouvelle jacquerie paysanne ?

Car, au premier abord, les chancelleries étrangères ne s’inquiètent pas trop – elles en ont vu d’autres Mais quand les Boxeurs investissent en masse Pékin, voici que nos diplomates tremblent. De leurs plus belles plumes, ils demandent enfin à leurs capitales respectives une protection armée. Une poignée de navires vont alors rejoindre le Golfe de Pé-Tché-Li[3] et, en hâte, une troupe hétéroclite de huit nations différentes va débarquer et rejoindre par le train Pékin. Dans la soirée du 31 mai, ils sont à peine plus de 450 militaires à atteindre le « quartier les légations[4] » où sont hébergés les missions diplomatiques – au sud-est de la Cité interdite. Leur train sera le dernier à atteindre la capitale impériale. Les Boxeurs couperont la ligne après leur passage.

Le détachement français, lui, est un des premiers contingents en nombre d’hommes[5]. Il est formé de marins des croiseurs d’Entrecasteaux et Descartes : 78 hommes au total, commandés par le lieutenant de vaisseau Eugène Darcy. Dès le lendemain 1er juin, 30 d’entre eux (qui seront renforcés le 5 juin par 11 Italiens) quittent le quartier des légations pour prendre la défense du complexe religieux du Pei-Tang où se sont réfugiés autour de la cathédrale de Mgr Favier[6] plus de 3000 catholiques. Ceux-ci seront commandés par l’enseigne de vaisseau Paul Henry. Au cours de ces journées, d’autres Français, des civils et un militaire de passage, vont aussi rejoindre le quartier des légations pour prendre une part active à la défense.

Puis, dans la nuit du 13 au 14 juin 1900, l’horreur débute… Le décompte macabre des noms inscrits sur les plaques de l’Ambassade commence…

Le siège des légations et du Pei-Tang

Les Boxeurs massacrent le père Doré et ses Chrétiens dans l’église du Sitang, non loin du Pei-Tang. À quelques encablures du quartier des légations, ils s’en prennent aussi à l’église du Toun-Tang et tuent le père Garrigues et plusieurs centaines de ses paroissiens : ils périssent brûlés vifs dans le chœur de leur église en flammes. Les noms de ces deux missionnaires lazaristes « tués dans leurs églises vers le 13 juin 1900 » sont ainsi inscrits sur la plaque dédiée aux morts du Pei-Tang.

Sur cette carte de Pékin[7], encadrés en rouge, le quartier des légations, en jaune, le Pei-Tang. Les triangles oranges situent l'église du Sitang (à l'ouest de la ville) et celle du Toun-Tang (juste à l'est des légations).

Puis, le 20 juin, coup de tonnerre pour ceux qui se faisaient encore des illusions : le baron von Ketteler, chef de la légation allemande, est abattu à bout portant et en pleine rue par un soldat régulier chinois alors qu’il souhaitait porter un message à la cour. Il n’y a plus d’équivoque. Le doute n’est plus permis : le pouvoir impérial souhaite se débarrasser des étrangers. C’est la guerre. Le siège des légations et du Pei-Tang débute. Pendant 55 jours, ces deux lieux vont être totalement isolés du reste du monde et subir les assauts répétés des Boxeurs et des troupes régulières.

La défense de la Légation de France

Inscrits sur la plaque de la Légation : 14 noms. Ils périssent sur le coup, ou de leurs blessures après quelques heures, voire quelques jours, d’agonie. Certains seront transportés jusqu’à l’hôpital improvisé situé sur le terrain de la Légation du Royaume-Uni. La Légation de France, elle, est en plein sur la ligne de front.

Dans une première phase du siège, entre le 20 juin et le 13 juillet, on compte 10 morts français. Ils sont tous – sauf deux – hâtivement enterrés dans le jardin de la Légation de France. Il s’agit de[8] :

  • Jean-Marie Julard, matelot fusilier auxiliaire, tué à son poste derrière une barricade dès le premier jour des combats le 20 juin ;
  • Jean Quemener, matelot canonnier auxiliaire, blessé alors qu’il prêtait main forte aux Italiens et aux Japonais sur un autre front du siège et qui mourra des suites de ses blessures le 24 juin ;
  • Jules Corselin, matelot fusilier breveté, décédé dans les mêmes circonstances le 24 juin ;
  • Jean-Marie Le Gloannec, second-maître canonnier, tué d’une balle en pleine tête le 27 juin alors qu’il se trouvait à son poste de tir sur le toit de l’un des pavillons de la Légation ;
  • Eugène Colas, matelot sans spécialité, touché au ventre le 28 juin alors qu’il se trouvait sur la barricade élevée au travers de la rue des légations, il est traité à l’hôpital de la légation anglaise où il sera enterré ;
  • Eugène Herber, aspirant de première classe, adjoint du lieutenant de vaisseau Darcy, tué le 29 juin alors qu’il se trouve en observation sur un des toits de la Légation ;
  • Edouard Wagner, un civil volontaire, employé des douanes, fils d’un ancien consul général à Shanghai, qui décède le 1er juillet frappé en plein visage par un moellon de muraille – pris en charge à l’hôpital de la légation d’Angleterre, il y sera enterré ;
  • Jules Lenne, matelot fusilier auxiliaire, premier tué du 13 juillet quand une vague de Boxeurs déferle sur la Légation de France, il décède d’une balle en pleine tête ;
  • Jean Pesqueur, quartier-maître canonnier, tué lors de l’explosion d’une mine ce même 13 juillet ; et
  • Jacques Bougeard, matelot gabier auxiliaire, meurt dans les mêmes circonstances le même jour. Les corps de ces deux derniers, décapités, ne seront découverts qu’après la fin du siège sous les ruines d’un des pavillons de la Légation.
Les tombes du terrain de la Légation de France après le siège, photographiées probablement fin 1900[9].


Après le 13 juillet, la partie orientale du terrain appartenant à la Légation de France est perdue. Le petit cimetière improvisé, sous le feu des Boxeurs, devient inaccessible. Les quatre autres Français qui mourront lors des combats jusqu’au 14 août seront donc inhumés dans le cimetière des Anglais, aux côtés du matelot Colas et du civil volontaire Edouard Wagner. Il s’agit de :

  • André Gruindtgens, civil volontaire, interprète au service des chemins de fer, gravement blessé à la gorge le 12 juillet, il meurt deux jours plus tard le 14 ;
  • Jean-Marie Philippe, matelot fusilier auxiliaire, blessé mortellement et involontairement par un de ses camarades le 10 août[10] ;
  • Michel Gouzien, matelot canonnier auxiliaire, tué le 11 août sur le front de la Légation de France ;
  • Alexis Labrousse, capitaine d’infanterie de marine basé en Indochine et de passage à Pékin, tué d’une balle en pleine tête l’avant-veille de la libération, le 12 août.
Les tombes du terrain de la Légation d’Angleterre durant le siège, photographiées en août 1900[11].

La défense du Pei-Tang

Du quartier des légations à la cathédrale du Pei-Tang, il n’y a que trois kilomètres à vol d’oiseau et à peine le double à pied. Pourtant, à la différence du complexe diplomatique, le Pei-Tang est une réelle petite cité catholique chinoise : son enceinte fait quasiment deux kilomètres de circonférence. Au sud, centré sur la cathédrale, le Pei-Tang à proprement parler. C’est le domaine des frères lazaristes et maristes avec réfectoires, bibliothèques, magasins, séminaires, dortoirs, classes, une petite chapelle et même une imprimerie. Au nord, autour d’une grande chapelle dédiée à l’Immaculée-Conception, le Jen-Tsé-Tang, domaine des sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul. On y trouve un orphelinat de 450 filles, une crèche de 50 enfants, un dispensaire, des écoles. Plus de 2000 femmes et enfants vont y trouver refuge tandis qu’un autre millier de Chrétiens chinois s’entassent au Pei-Tang.

Ils ne sont que 41 marins – 30 Français et 11 Italiens – pour en assurer la défense. Huit Français, militaires ou volontaires, vont y décéder. Leurs noms s’ajoutent à ceux des pères Doré et Guarrigues morts plus tôt. Comme leurs camarades des légations ils sont enterrés hâtivement, près de la statue de Notre-Dame de Lourdes qui se situe dans un parc au nord de la cathédrale, non loin des combats les plus âpres[12]. Il s’agit de[13] :

  • Joseph Jouannic, second-maître fusilier, adjoint de l’enseigne de vaisseau Henry, blessé le 27 juin lors d’une sortie des assiégés, il meurt trois jours plus tard ;
  • Joseph David, matelot chauffeur auxiliaire, tué le 10 juillet d’une balle à la tête ;
  • Joseph Planche, frère mariste, directeur de l’orphelinat du Cha-la, décédé le 18 juillet lors de l’explosion d’une mine qui fit en tout 21 morts ;
  • Albert Franck, matelot tué le 19 juillet d’une balle à la tête alors qu’il tirait, à découvert, sur des Boxeurs qui creusaient une tranchée ;
  • Antoine Chavanne, missionnaire lazariste, blessé d’une balle au ventre dès les premiers jours du siège et qui décédera le 26 juillet de la variole ;
  • Paul Henry, enseigne de vaisseau, chef du détachement franco-italien, mortellement blessé à son poste de combat le 30 juillet ;
  • Auguste Brun, frère mariste, chargé des travaux de défense du Jen-Tsé-Tang, il décède d’une balle en pleine poitrine le 12 août alors qu’il secoure des blessés après l’explosion d’une mine ;
  • Alexandre Rebour, matelot fusilier, tué le 14 août, l’avant-veille de la libération du Pei-Tang, frappé par une balle à la tête alors qu’il était en faction à l’est de la grande porte du Pei-Tang.
Le kiosque dédié à Notre-Dame de Lourdes dans les jardins au nord de la cathédrale[14].

Au final, les combats auront été meurtriers. On dénombre au total 80 tués parmi les assiégés des légations et du Pei-Tang. 17 d’entre eux sont des militaires français[15], auxquels s’ajoutent deux civils aux légations et trois religieux au Pei-Tang. Plus les pères Doré et Garrigues assassinés dans leurs églises au tout début de l’insurrection. Ils sont donc 24 Français morts à Pékin en juin, juillet et août 1900 au cours du siège. 24 noms que l’on peut encore lire aujourd’hui sur les plaques en bronze reposant à l’ambassade de France à Pékin.

Après le siège : Le lieutenant de vaisseau Darcy avec les marins du d’Entrecasteaux[16].
La porte d’entrée de la Légation de France le 20 juin avant les combats (à gauche) et le 15 août à la fin du siège (à droite)[17].

Le cimetière du Jen-Tsé-Tang

Discours de M. Stephen Pichon, ministre de France, lors de l’inhumation[18].

Avant même la fin de l’année 1900, la question des sépultures et de la mémoire des Français morts se pose. Le 29 décembre, le Ministère des Affaires étrangères demande à la Légation de France à Pékin « quelles sont les dispositions […] pour consacrer à chacun d’eux une tombe spéciale dans l’un des cimetières chrétiens de la ville ». La volonté de « faire apposer dans l’enceinte de notre Légation reconstruite une plaque commémorative » est aussi évoquée[19].

Il est ainsi décidé de regrouper toutes les tombes françaises dans un même lieu nouvellement aménagé. On choisit un terrain situé non loin de la cathédrale du Pei-Tang, au nord du Jen-Tsé-Tang, près d’anciens entrepôts impériaux en ruine. Après négociations avec le pouvoir chinois, sa propriété est dévolue à l’autorité militaire française – même si sa gestion semble être déléguée aux lazaristes[20].

Photographie datant de mars 1901 montrant une partie des tombes des marins au cimetière du Jen-Tsé-Tang, avec au premier plan celle de l’aspirant première classe Herber[21].

Ainsi, le 8 mars 1901, les restes des Français reposant au cimetière improvisé de la Légation d’Angleterre sont exhumés et transportés le 10 mars sous escorte d’honneur jusqu’au nouveau cimetière. Puis, le 11 mars, c’est au tour de ceux reposant au cimetière de la Légation de France. Enfin, le 12 mars, sont exhumés les restes des marins reposant au cimetière provisoire du Pei-Tang et transportés, non loin de là plus au nord, au nouveau cimetière[22].

Le 14 mars « à dix heures du matin […] a eu lieu l’inhumation solennelle des restes des soldats tombés […]. Après l’absoute donnée par le plus ancien des aumôniers militaires présents à Pékin, le discours officiel de son Excellence Monsieur le Ministre de France, et les honneurs militaires rendus par les troupes de la garnison en armes » l’inhumation définitive a lieu. « Les fosses ont été comblées et marquées par des croix de bois, rappelant les qualifications de chaque défunt en attendant que puisse être élevé le monument qui consacrera leur mémoire. »[23]

Translations en France

Demandes relativement rares à l’époque, trois familles vont faire rapatrier les restes de leurs proches.

Le 3 avril 1902, ce sont les cendres de l’enseigne de vaisseau Henry et de l’aspirant Herber qui sont (une nouvelle fois) exhumées pour être transportées jusqu’en France[24]. Leurs corps sont rapatriés aux frais de l’Etat par le paquebot Tonkin des Messageries Maritimes[25]. Le navire arrive à Marseille le 19 juin. Le 21, les cercueils sont placés sur des chars funèbres et accompagnés par une large foule jusqu’à la gare Saint-Charles[26]. Henry est inhumé le 26 juin 1902 en face de l’église de Plougrescant, Herber au cimetière de Sète[27].

Plus tard, les restes mortuaires du capitaine Labrousse sont à leur tour rapatriés. Il est inhumé dans la campagne du Quercy, à Comiac, le 11 janvier 1907[28].

Ces tombes subsistent encore aujourd’hui et sont bien entretenues.

Le travail mémoriel du Ministre Bapst

Le cimetière militaire français en 1907 après son aménagement.[29]

Arrivé en poste à Pékin en 1906, le Ministre Bapst va s’appliquer à pérenniser la mémoire des défenseurs des légations et du Pei-Tang en finalisant le projet « d’apposer dans l’enceinte de la légation reconstruite une plaque commémorative et en élevant aux morts un monument sur le lieu de leur sépulture définitive »[30].

Il fait aménager le cimetière : les tombes militaires françaises sont dotées de « monuments simples, tous pareils, une dalle, une croix de pierre blanche. […] Le monument aux morts de 1860[31] s’élève au milieu de ce champ funèbre, encadré, de chaque côté à quelque distance, par deux pyramides, l’une à la mémoire des soldats, l’autre à celles des marins tombés en 1900-1901. »[32]

À noter également, dans l’enceinte même du Jen-Tsé-Tang des Filles de la Charité, à l’endroit où l’enseigne Henry était décédé et non loin du cimetière improvisé de 1900, un monument est élevé par les autorités religieuses.[33]

Les cathéchumènes de l’orphelinat de la Sainte Enfance du Jen-Tsé-Tang posant autour du monument élevé en mémoire de l'enseigne Henry, date inconnue.[34] Gros plan sur le monument[35]


Non loin de l’obélisque de l’enseigne Henry, les néophytes du catéchuménat posent devant la grotte de Lourdes du Jen-Tsé-Tang construite « à la place où 85 victimes ont péri par l’explosion » d’une mine lors du siège[36]. Au premier plan, on aperçoit une petite pyramide couronnée d’une croix : elle a été érigée avec les boulets du siège. Date inconnue.[37]

Enfin, le sujet de la plaque commémorative aboutit lui aussi. À la Légation de France, le Ministre Bapst fait une demande écrite en août 1906 au Ministre des Affaires étrangères pour apposer non pas une plaque mais deux : l’une « rappelant les noms des marins et volontaires qui ont été tués à la Légation », l’autre portant « la liste de ceux qui sont morts au Pei-Tang ». Il propose de les « apposer sur la façade intérieure de la porte d’entrée principale de la légation ». Le tout dans l’ordre chronologique des décès. Sur fond de séparation des Eglises et de l’Etat, le Ministre ajoute avec précaution un paragraphe sur les religieux dont les noms figurent sur la liste proposée : « vous jugerez s’il y a lieu de faire figurer leur nom sur la plaque en question ».[38]

Liste des noms proposés par le Ministre Bapst pour approbation au ministère des Affaires étrangères à Paris, aujourd’hui conservée aux archives de l’Ambassade de France en Chine à Pékin.[39]



Validées en décembre 1906, un temps proposées en marbre, il semblerait que les plaques en bronze aient été produites en France. Ce sont sans conteste ces plaques qui reposent aujourd’hui dans les jardins de l’Ambassade de France à Pékin.[40]

Croquis des panneaux intérieurs de la porte de la Légation et des dimensions proposées pour le « marbre ».[41]
La porte d’entrée monumentale de la Légation de France, vue de l’intérieur. Sur chaque côté, on distingue un rectangle noir : les plaques de bronze du Ministre Bapst.[42]


Nouvelle Chine

Le 2 mars 1922, inauguration par le Maréchal Joffre de la plaque dédiée « aux marins français morts en 1900 pour la défense des légations et du Pétang ».[43]

Rapidement, le cimetière prendra le nom de « cimetière du Pei-Tang » ou « cimetière du Jen-Tsé-Tang », parfois aussi, simplement, le « cimetière français ». La mémoire des 24 braves de 1900 y est fièrement entretenue. En 1922, par exemple, lors de la visite de Joffre en Extrême-Orient et en Chine, le Maréchal rend visite au Pei-Tang : le successeur de Mgr Favier, Mgr Jarlin « le conduisit au monument élevé aux soldats et marins tombés en 1900 en défendant l’évêché contre les Boxeurs ».[44] Là, dans le cimetière, sur la pyramide dédiée aux assiégés, il inaugure une autre plaque « à la mémoire des officiers, mariniers et marins morts à Pékin en 1900 ».[45] Celle-ci a toutefois aujourd’hui disparu.

Puis, avec la nouvelle Chine inaugurée en 1949 vient le temps de l’oubli. En 1952, alors que la République française se refuse à reconnaître la République populaire de Chine, les autorités communistes infligent une série d’épreuves, parsemées d’humiliations, aux derniers représentants français résidant à Pékin.

Début novembre, M. Jankélévitch, chargé du « bureau détaché de la France en Chine » « est sommé de déménager, dans les 15 jours, toutes les tombes françaises du cimetière du Peitang dont le terrain doit faire retour à la Chine ». La femme de l’auxiliaire Quilichini et le second auxiliaire Antoine Yu vont « durant des journées entières et par tous les temps » se charger « de toutes les démarches nécessaires auprès des autorités communistes ». [46]

Photographie du carré français du cimetière des Sept Arbres, entre 1952 et 1966[47].

À cette occasion, une liste des noms visibles sur les pierres tombales de l’ancien cimetière est dressée. Pour les militaires on dénombre 142 tombes, dont la tombe n°1 qui contenait 18 corps[48]. Ce qui porte à 159 le nombre total de militaires enterrés à Pékin entre 1860 et 1952[49]. Sur cette liste, une note mentionne d’ailleurs que les cendres du capitaine Labrousse, de l’enseigne de vaisseau Henry et de l’aspirant Herber « ont disparu complétement à l’ouverture de leurs tombes »[50]. On dénombre également 80 tombes civiles, dont celle du Ministre Wilden décédé à son poste en 1935.

Le nouveau cimetière se trouve dans la banlieue est de Pékin au lieu-dit des « Sept Arbres »[51]. « Les ossements trouvés dans chaque tombe sont placés dans des cercueils individuels et inhumés à nouveau sous des croix portant les indications utiles à l’identification des défunts. Une bordure en briques, remplie de terre, remplace les pierres tombales qui ont dû être laissées sur place. » Au moment de l’inhumation, les autorités chinoises délivrent une fiche « pour chacune des tombes ». Le transfert est achevé le 11 novembre 1952[52].

Laissé au soin des autorités chinoises, les tombes sont respectées jusqu’au déclenchement de la Révolution culturelle en août 1966. Encouragés par la stigmatisation des « quatre vieilleries », les gardes rouges vont dès les premières semaines du mouvement s’en prendre (entre autres) aux tombes étrangères. Le cimetière est saccagé au début du mois de septembre[53] : « Les tombes des militaires ont été entièrement rasées. Plus aucune trace ne subsiste des bordures en briques construites en 1954 [sic]. » Les emblèmes religieux sont rageusement abattus. Le gardien du cimetière affirme toutefois, le 20 septembre 1966, que « les corps n’ont pas été retirés ».[54] L’Ambassade de France, présente de nouveau à Pékin depuis 1964, ne peut que constater, impuissante, la disparation des tombes.

L’ancien complexe abritant la Légation de France va, quant à lui, passer sous la responsabilité du Ministère des Affaires étrangères chinois. À quelle date les deux plaques de bronze ont-elles été retirées de la porte monumentale et se sont retrouvées dans les « garages » de l’Ambassade de France à Sanlitun ? Aucune piste n’a malheureusement été identifiée au cours de cette recherche, toutes les hypothèses imaginables restent donc ouvertes. Elles ne figurent d’ailleurs même pas, probablement par omission involontaire, dans l’un des derniers inventaires dressé à la fin des années 2000[55]. Redécouvertes en 2011 lors du déménagement, elles sont maintenant paisiblement installées dans un coin des jardins – à l’ombre de quelques arbres.

L’ancienne porte monumentale de la Légation de France à travers le temps : à gauche, en 1907, quand les plaques de bronze venaient d’y être apposée[56] ; au centre, probablement à la fin des années 70 ou durant les années 80, les plaques ont disparu[57] ; à droite, en 1996, la végétation a finalement pris le dessus[58].


Epilogue

Le « carré français » du cimetière des Sept Arbres, le 2 novembre 2015[59].

Après le passage des gardes rouges, il ne restait du carré français au cimetière des Sept Arbres plus qu’une poignée de tombes civiles (dont celle du Ministre Wilden), auxquelles sont venues s’ajouter par la suite celles de quelques rares mais médiatiques « amis de la Chine populaire. »

Chaque Toussaint, des membres de la communauté française et de l’Ambassade venaient leur rendre hommage. Leg du cimetière originel du Pei-Tang, les frais de concession et d’entretien étaient pris en charge par l’Etat français. L'Ambassadeur Claude Martin le décrit ainsi au début des années 1990 : « Installé à une dizaine de kilomètres à la sortie de la ville, en rase campagne, un grand carré de terre nue, enclos d'un petit mur de briques grises, planté de saules, où s'alignaient quelques stèles à moitié cassées, à peine lisibles. »[60] On n’y comptait en effet plus que 15 tombes et stèles plus ou moins délabrées et une urne funéraire[61]. Celle du Ministre Wilden avait, par exemple, disparue entre temps. Transformé en champs agricole dans les troubles années 1970, le terrain n’avait été réhabilité que dans les années 1980.

Pourtant, depuis 2017, ces quelques tombes et stèles ont été abandonnées. Les concessions ont expiré et la Municipalité de Pékin a émis le souhait de désaffecter cette partie du cimetière. Les officiels français de leur côté ne s’y rendent plus depuis qu’un ambassadeur a jugé qu’un tel rite n’avait rien de républicain. Et puis il s’agit de tombes privées et non publiques… Elles pourraient donc disparaître d’un jour à l’autre.

Peu à peu anihilé par la folie des hommes, l’antique cimetière français de Pékin va-t-il finir par n’être qu’un vague souvenir que deux plaques de bronze apposées dans un coin de jardin n’évoqueront plus qu’avec peine ?

Tableaux récapitulatifs des noms

Tableau récapitulatif des noms figurant sur la plaque dédiée au siège des légations

Nom[62] Navire Grade Date du décès[63] Lieu de la première inhumation[64] Transfert en France
Julard d’Entrecasteaux Matelot 20 juin 1900 Légation de France
Quemener Descartes Matelot 24 juin 1900 Légation de France
Corselin d’Entrecasteaux Matelot 24 juin 1900 Légation de France
Le Gloanec d’Entrecasteaux Second-maître 27 juin 1900 Légation de France
Colas Descartes Matelot 28 juin 1900 Légation d’Angleterre
Herber Descartes Aspirant 29 juin 1900 Légation de France 1902, Sète
Wagner Douanes chinoises 1er juillet 1900 Légation d’Angleterre
Lenne d’Entrecasteaux Matelot 13 juillet 1900 Légation de France
Pesqueur Descartes Quartier-maître 13 juillet 1900 Légation de France
Bougeard Descartes Matelot 13 juillet 1900 Légation de France
Gruintgens Chemin de fer 14 juillet 1900 Légation d’Angleterre
Philippe Descartes Matelot 10 août 1900 Légation d’Angleterre
Gouzien Descartes Matelot 11 août 1900 Légation d’Angleterre
Labrousse Capitaine 12 août 1900 Légation d’Angleterre 1907, Comiac

(en grisé les civils volontaires)

Tableau récapitulatif des noms figurant sur la plaque dédiée au siège du Pei-Tang

Nom[65] Navire Grade Date du décès[66] Transfert en France
Jouannic d’Entrecasteaux Second-maître 30 juin 1900
David d’Entrecasteaux Matelot 11 juillet 1900
Planche Frère mariste 18 juillet 1900
Franck d’Entrecasteaux Matelot 19 juillet 1900
Chavanne Missionnaire lazariste 26 juillet 1900
Henry d’Entrecasteaux Enseigne de vaisseau 30 juillet 1900 1902, Plougrescant
Brun Frère mariste 12 août 1900
Rebour d’Entrecasteaux Matelot 14 août 1900
Doré Missionnaire lazariste 14 juin 1900
Guarrigues Missionnaire lazariste 13 juin 1900

(en grisé les religieux)

Bibliographie

  • BAZIN René, L’Enseigne de vaisseau Paul Henry, Mame, 1901, 319 p.
  • DARCY Eugène, La Défense de la légation de France (Pékin, 29 mai-31 août 1900), Challamel, 1903, 242 p.
  • FLEMING Peter, The Siege at Peking, Rupert Hart-David, 1959, 273 p.
  • HENRY Léon, Le siège du Pé-t’ang dans Pékin en 1900 : le commandant Paul Henry et ses trente marins, Librairie française du Pé-t’ang, 1921, 432 p.
  • LAUR Francis, Siège de Péking, Récits authentiques des assiégés, Société des Publications Scientifiques et Industrielles, 1904, 442 p.
  • LOTI Pierre, Les Derniers jours de Pékin, Calmann-Lévy, 1901, 464 p.
  • MABIRE Jean, L’Eté rouge de Pékin, La révolte des Boxeurs, Fayard, 1978, 455 p.
  • MATIGNON Jean-Jacques, Dix ans aux pays du Dragon, A. Maloine, 1910, 358 p.
  • MAZEAU Henri, Hélène de Jaurias, sœur de charité : l'héroïne du Pé-Tang, V. Retaux (Paris), 1905, 366 p.

Remerciements

  • Mission de Défense à l’Ambassade de France en Chine à Pékin : Grégoire Bonnichon, Loïc Frouard et Bernard Malquy
  • Service des archives de la Congrégation de la Mission (Lazaristes) : Lâm Phan-Thanh
  • Service des archives de la Compagnie des Filles de la Charité : Sœur Magdalena Harbu et Alix de Dreuille
  • Pour ses conseils : Marylise Hébrard
  • Pour leurs relectures : Marc Burban, Philippe Fourneraut, Thierry Haffner, Claude Jaeck, Christophe Koeltgen, Antoine Oustrin, Luc Valette

Notes & références

  1. Pour la transcription des noms chinois, nous avons choisi de conserver l’orthographe de l’administration française de l’époque, en particulier telle qu’elle apparaît sur les plaques. Nous écrirons donc ici Pei-Tang et non Beitang (en pinyin moderne).
  2. Photographie du haut par Bernard Malquy en date du 1er mars 2023, photographies du bas par David Maurizot en date du 26 novembre 2021.
  3. En pinyin Beizhili (北直隶), on parle aujourd’hui de mer de Bohai.
  4. Autrefois (principalement avant les années 1950), une légation désignait une représentation diplomatique de rang inférieur à une ambassade. A sa tête, au lieu d’un ambassadeur, était placé un ministre plénipotentiaire (ou un ministre résident).
  5. Troisième contingent en nombre, après celui des Russes et des Anglais.
  6. Lazariste français, Alphonse Favier est missionnaire en Chine depuis 1862. Evêque de Pékin, il est le vicaire apostolique du Pé-Tché-Li septentrional depuis avril 1899.
  7. Guide du Touriste aux Monuments religieux de Pékin, JM Planchet, Imprimerie des Lazaristes du Pétang, 1923.
  8. Les détails relatifs à chacun des décédés ont été compilés à partir de l’ouvrage de Jean Mabire, L’Eté rouge de Pékin, Fayard, 1978.
  9. L’Illustration, 5 janvier 1901.
  10. Le docteur Matignon rapporte que sur son lit de mort le matelot Philippe pardonnera à son camarade en ces termes : « Je vais mourir, tu m’as tué, mais je ne t’en veux pas. Je sais bien que tu ne l’as pas fait exprès. Je ne te demande qu’une chose : si tu rentres au pays, n’oublie pas de faire dire une messe pour moi. » Le responsable de cet accident ne sera pas traduit devant un conseil de guerre. En raison de son héroïque conduite pendant le siège, il sera même décoré de la médaille militaire.
  11. University of Bristol – Historical Photographs of Chinese reference number: NA05-18. Photographie du Reverend Charles A. Killie prise en août 1900, extraite de l’album intitulé : « CHINA 5. Siege of Peking, Boxer Rebellion, 1900 ».
  12. Léon Henry, Le siège du Pé-t’ang dans Pékin en 1900 : le commandant Paul Henry et ses trente marins, Librairie française du Pé-t’ang, 1921.
  13. Les détails relatifs à chacun des décédés ont été compilés à partir des ouvrages de Jean Mabire, L’Eté rouge de Pékin, Fayard, 1978 et de René Bazin, L’enseigne de vaisseau : Paul Henry, Mame, 1901.
  14. Guide du Touriste aux Monuments religieux de Pékin, JM Planchet, Imprimerie des Lazaristes du Pétang, 1923.
  15. Y-compris le Capitaine Labrousse.
  16. L’Illustration, 10 novembre 1900.
  17. L’Illustration, 3 novembre 1900.
  18. L’Illustration, 25 mai 1901.
  19. Lettre n°156 du ministère des Affaires étrangères, Direction des affaires politiques, sous-direction du nord, adressé à M. Pichon, Ministre de France à Pékin, en date du 29 décembre 1900, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  20. Voir par exemple dans une lettre du Ministre de France à Messeigneurs Favier et Jarlin, en date du 1er décembre 1902, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  21. L’Illustration, 25 mai 1901.
  22. Procès-verbal du 19 mars 1901, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  23. Procès-verbal du 19 mars 1901, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  24. Léon Henry, Le siège du Pé-t’ang dans Pékin en 1900 : le commandant Paul Henry et ses trente marins, Librairie française du Pé-t’ang, 1921.
  25. L’Illustration, 28 juin 1902.
  26. Léon Henry, Le siège du Pé-t’ang dans Pékin en 1900 : le commandant Paul Henry et ses trente marins, Librairie française du Pé-t’ang, 1921, pp. 399-402.
  27. Devenu « Cimetière marin » en 1945.
  28. Comiac et son histoire, Numéro 1, Association « Les Amis de Comiac », 2002, page 9.
  29. L’Illustration, 12 octobre 1907.
  30. Lettre n°102 de M. Bapst adressée au Ministère des Affaires étrangères, Direction des affaires politiques, en date du 7 août 1906, Archives de l’Ambassade de France en Chine (Carton 46, Dossier V).
  31. Ce monument avait été élevé à la mémoire des officiers et soldats victimes de l’expédition de Chine en 1860 (dite « Seconde Guerre de l’Opium ») aux côtés des stèles de jésuites français au cimetière de Tchenfouse. Ce cimetière ayant été profané et totalement détruit par les Boxeurs en 1900, le monument de 1860 a été reconstitué en 1907, pierre par pierre, à partir des débris de l’original.
  32. L’Illustration, 12 octobre 1907.
  33. Léon Henry, Le siège du Pé-t’ang dans Pékin en 1900 : le commandant Paul Henry et ses trente marins, Librairie française du Pé-t’ang, 1921.
  34. Album photographique intitulé « Maison de l’Immaculée Conception, Orphelinat de la Sainte Enfance, Pékin, 1862-1934 », Archives de la Compagnie des Filles de la Charité, côte 2881/16, page 13.
  35. Les Missions des Lazaristes et des Filles de la Charité des Provinces de France, Octobre 1931 (9ème année, n°10), page 341.
  36. Archives de la Congrégation de la Mission, dossier intitulé : « Petang Photos, après le siège de 1900 semble-t-il ».
  37. Album photographique intitulé « Maison de l’Immaculée Conception, Orphelinat de la Sainte Enfance, Pékin, 1862-1934 », Archives de la Compagnie des Filles de la Charité, côte 2881/16, page 14.
  38. Lettre n°102 de M. Bapst adressée au Ministère des Affaires étrangères, Direction des affaires politiques, en date du 7 août 1906, Archives de l’Ambassade de France en Chine (Carton 46, Dossier V).
  39. Annexe de la lettre n°102 de M. Bapst adressée au Ministère des Affaires étrangères, Direction des affaires politiques, en date du 7 août 1906, Archives de l’Ambassade de France en Chine (Carton 46, Dossier V).
  40. Un article de L’Illustration du 12 octobre 1907 les décrit en détails, y-compris l’intégralité des noms, grades, dates de décès, etc.. Ceux-ci sont exactement identiques à ceux figurant sur la liste proposée en août 1906 et sur les plaques exposées de nos jours à l’Ambassade de France en Chine à Pékin.
  41. Note sur la plaque commémorative à placer dans la Légation, en date du 15 septembre 1906, Archives de l’Ambassade de France en Chine (Carton 47, Dossier IV).
  42. L’Illustration, 12 octobre 1907.
  43. Guide du Touriste aux Monuments religieux de Pékin, JM Planchet, Imprimerie des Lazaristes du Pétang, 1923.
  44. L’Illustration, 6 mai 1922.
  45. Avec le Maréchal Joffre en Extrême-Orient, III, la Corée et la Chine, Revue des Deux Mondes, 7èmepériode, tome 10, 1922 (p. 173-196).
  46. La France en Chine de Sun Yat-Sen à Mao Zedong, 1918-1953, Nicole Bensacq-Tixier.
  47. Lettre du 17 octobre 1966 de l’Ambassadeur de France en Chine à M. le Ministre des Anciens Combattants, Service historique de la Défense.
  48. Ce sont ceux du « monument aux morts de 1860 ».
  49. Lettre du 17 octobre 1966 de l’Ambassadeur de France en Chine à M. le Ministre des Anciens Combattants, Service historique de la Défense.
  50. Liste des noms relevés sur les pierres tombales de l’ancien cimetière français du Peit’ang, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  51. Aujourd’hui entre le quatrième et le cinquième périphérique.
  52. Lettre intitulée « visite aux cimetière français de Pékin à l’occasion de la Fête des Morts » d’Etienne Manac’h, Ambassadeur de France en Chine, à Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères en date du 3 novembre 1969, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  53. Lettre du 17 octobre 1966 de l’Ambassadeur de France en Chine à M. le Ministre des Anciens Combattants, Service historique de la Défense.
  54. Lettre intitulée « visite aux cimetière français de Pékin à l’occasion de la Fête des Morts » d’Etienne Manac’h, Ambassadeur de France en Chine, à Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères en date du 3 novembre 1969, Archives de l’Ambassade de France en Chine.
  55. Témoignage de Nicolas Chapuis, Chef adjoint de mission à l’Ambassade de France en Chine à Pékin entre 2005 et 2009, recueilli fin 2022 par Loïc Frouart, ancien Attaché de Défense.
  56. L’Illustration, 12 octobre 1907.
  57. Bibliothèque du District de Dongcheng, Pékin, Bureau du patrimoine culturel.
  58. Bibliothèque du District de Dongcheng, Pékin, Bureau du patrimoine culturel.
  59. Photographie de Marc Burban.
  60. Claude Martin, La diplomatie n'est pas un dîner de gala, L'aube, 2018.
  61. La liste complète dressée par l’Ambassade est la suivante. Pour les tombes : François Lanoe (1885-1961), Louise Nan née Preaux (1906-1958) et son époux, Hélène Quilichini (1940-1958), fille de l’ancien employé consulaire du même nom, Jeanne Julie Lebreton née Bourgaisse (1884-1957), Léon Marius Maille (1870-1950). Pour les stèles : Jeannine Ho (1936-1949), Paul Pascal Cros (1876-1948), Lucien Joseph Bernard Sans (1880-1944), Michel Arnoult (1944-1948) et Ernest Arnoult (1878-1941), probablement parents. Parmi les pierres les plus anciennes figurent celles de la famille Amouroux, avec Joseph (1878-1937), son épouse Hélène, née Teng (1882-1935), leur fille Marguerite, décédée à l’âge de quatre mois (1916-1917) et sa grand-mère Rosa Teng (décédée le 4 octobre 1921 à l’âge de 58 ans), ainsi que celle d’Anne-Marie de Boisseson (enfant décédée le 2 août 1942), fille du diplomate français Robert de Boisseson qui fut en poste à Pékin à partir de 1939. Enfin, le dernier français inhumé à Xi Jing Yuan fut Marcel Roux (9 avril 1936-14 juin 2006), qui fonda l’association Datong en 1999 afin d’aider les orphelins très pauvres des provinces chinoises de Hubei, Gansu et Shaanxi. Cette association a depuis été renommée « Madaifu », faisant référence au nom chinois de Marcel Roux (« Ma » pour « Marcel », « daifu » pour « docteur »).
  62. Certains noms sont orthographiés différemment d’une source à l’autre. Nous avons choisi de conserver l’orthographe des noms tels qu’ils apparaissent sur les plaques.
  63. Jean Mabire, L’Eté rouge de Pékin, Fayard, 1978.
  64. Jean Mabire, L’Eté rouge de Pékin, Fayard, 1978.
  65. Certains noms sont orthographiés différemment d’une source à l’autre. Nous avons choisi de conserver l’orthographe des noms tels qu’ils apparaissent sur les plaques.
  66. Pour les marins : Jean Mabire, L’Eté rouge de Pékin, Fayard, 1978. Pour les religieux : Annexe de la lettre n°102 de M. Bapst adressée au Ministère des Affaires étrangères, Direction des affaires politiques, en date du 7 août 1906, Archives de l’Ambassade de France en Chine (Carton 46, Dossier V).