Les stèles funéraires du cimetière français de Zhengfusi à Pékin
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Un héritage tricentenaire
L’ancien cimetière catholique de Zhengfusi[1] à Pékin nous livre ses secrets. Témoin de l’héritage des temps glorieux des missions jésuites et lazaristes françaises en Chine, un trésor à ciel ouvert constitué de 34 stèles funéraires nous invite à un voyage au travers des vicissitudes d’une partie de l’histoire française en Chine, au service des rois et empereurs de France et de la chrétienté en Extrême-Orient.
Moins connu que le premier et plus important cimetière catholique de Pékin à Zhalan[2], qui compte parmi ses reliques les stèles des missionnaires les plus illustres, la glorieuse phalange des jésuites des Matteo Ricci, Adam Schall et Ferdinand Verbiest, le cimetière Zhengfusi a lui été oublié. A juste titre pourrions-nous dire, car il n’existe plus. Une partie des stèles d’origine existe encore néanmoins et est accessible, contrairement au cimetière Zhalan qui ne se visite qu’exceptionnellement, et certainement plus depuis 2020. La Société d’Histoire vous accompagne dans ce voyage, à travers une certaine idée du patrimoine franco-chinois.
En 1687, les mathématiciens du roi de France Louis XIV arrivèrent en Chine, et ainsi naquit la mission française de Pékin. Au service des empereurs de Chine, elle promut, dans la droite lignée des pratiques établies par le père et fondateur des efforts jésuites en Chine Matteo Ricci, les échanges culturels entre l’Europe et la Chine. Ces cinq missionnaires ambassadeurs du Roi-Soleil s’établirent en Chine, et deux d’entre eux, les illustres Bouvet et Gerbillon, servirent à la cour impériale Qing et y introduisirent avec brio les sciences occidentales. Leurs actions donnèrent également naissance à la sinologie française, grâce à la diffusion de leurs lettres et travaux sur la civilisation chinoise, en France et en Europe. L’admirable Portrait historique de l’Empereur de la Chine présenté au Roy (1697) par père Joachim Bouvet est une parfaite illustration de cette mission, plus diplomatique que religieuse, celle d’une action française en Chine, et d’une propagande dans l’empire du milieu mais aussi auprès des lecteurs français.
À sa lecture, on découvre un Kangxi (1661-1722), l’un des plus grands empereurs de Chine, protecteur des lettres et des beaux-arts, prêt à embrasser la religion de Saint François Xavier, tandis qu’il sut surtout entretenir les missionnaires dans de perpétuelles illusions[5]. Ni lui ni ses successeurs ne furent Constantin, et ils n’aimaient sérieusement des Européens que les talents scientifiques, littéraires et artistiques.
Ces missionnaires français consacrèrent, ainsi que leurs successeurs, une immense partie de leur vie en Chine, et y décédèrent. Nous avons aujourd’hui leurs écrits, précieuses sources et clés de compréhension de leurs actions en Chine. Nous revenons ici sur l’histoire de leurs sépultures et stèles funéraires, reliques historiques matérielles, témoins d’une histoire extraordinaire, sur fond d’ouverture relative (1687-1820) puis de combat (1840-1900) de l’influence européenne en Chine. Souvent réalisées grâce aux dons des empereurs de Chine, ces stèles témoignent aujourd’hui encore de ce passé.
Aux origines des missions chrétiennes en Chine
L’histoire des échanges culturels entre la Chine et l’occident ne date pas des jésuites mais remonte à près de deux millénaires. A partir du VIIe siècle de notre ère, des moines bouddhistes chinois visitèrent l’Inde et l’Asie centrale. A cette époque, les premiers nestoriens syriaques, bien que condamnés par le pape, arrivèrent également en Asie centrale, où leur influence fut significative dans les marches de l’empire chinois. Une exceptionnelle relique témoigne de ces premiers échanges sous la dynastie Tang. Découverte en 1625, la stèle Daqin Jingjiao Liuxing Zhongguo Bei[6] lit notamment en syriaque et chinois les noms de soixante-dix nestoriens venus en Chine.
Plus tard en 1245, le pape Innocent IV évoqua le péril tartare au cours du concile œcuménique de Lyon. Soucieux de stopper l’hémorragie de sang chrétien sous le glaive mongol, mais voyant également plus tard un certain enclin de ces païens des steppes pour de nouvelles religions étrangères, le pape Nicolas IV envoya les premières ambassades franciscaines auprès de ces empereurs nomades dès le XIIIe siècle, d’abord en haute Asie avec Jean du Plan Carpin, puis en Chine, où s’établissait la dynastie mongole Yuan avec de nombreux nestoriens à sa cour. Expulsé de Chine depuis la chute des Tang (618-907), le nestorianisme y revenait grâce à la conquête gengiskhanide. Pour l’académicien René Grousset, « une universelle inquiétude superstitieuse créa une universelle tolérance »[8] chez les peuples mongols, et l’empereur Kubilaï autorisa ainsi l’exercice de différentes religions dans son empire chinois. La cour mongole comptait d’ailleurs dans sa garde particulière 30 000 Alains chrétiens, de rite grec, venus du Caucase[9].
Forts de témoignages et relations de voyages, les souverains pontifes organisèrent leurs efforts diplomatiques auprès du grand khan en Chine. Arrivé en 1293-1294, l’italien Jean de Montecorvino (Montcorvin) fonda la première mission catholique de Chine et les deux premières églises de Pékin, alors Khanbalik[10] (Cambaluc), la ville du grand khan. Il baptisa jusqu’à 6 000 personnes selon Alphonse Favier[11], 10 000 selon Paul Pelliot. Parmi les convertis figurait notamment le prince mongol Körgüz, gendre de l’empereur, qui lui-même se laissait bénir par Montecorvino avant de partir en expédition. Légat du pape, Jean de Montecorvino fut nommé archevêque de Pékin par Clément V en 1313, puis placé à la tête des missions catholiques de tout l’Extrême-Orient. Avec le soutien du Vatican mais aussi grâce à l’unité de l’Asie centrale réalisée sous le joug mongol, de nombreux franciscains purent le rejoindre[12] dont Odoric de Pordenone.
La fin de la dynastie Yuan mis néanmoins un terme à l’envoi de nouveaux missionnaires vers la Chine, où la première mission touchait ainsi à sa fin, malgré « une église florissante, et des chrétiens nombreux »[13], d’après le témoignage de l’évêque de Pékin à la fin du XIXe siècle. Signe de ce certain enthousiasme mongolo-chinois pour la chrétienté, les Han revenus au pouvoir avec la dynastie Ming, proscrivirent le christianisme comme doctrine étrangère introduite et favorisée par les Mongols, tout juste chassés.
Deux siècles et demi plus tard, le jésuite italien Matteo Ricci entrait à Pékin (1601) où il mourut en 1610, après une glorieuse et prolixe décennie, produisant de nombreux traités, cartes, traductions et récits dont l’influence n’eut point d’égal. A l’occasion de son enterrement, l’empereur Wanli légua en 1611 aux jésuites une pagode servant auparavant de cimetière d’eunuques. Ainsi vit le jour le cimetière Zhalan, premier et plus ancien cimetière chrétien de Pékin, où furent inhumés les prêtres de la mission portugaise, première mission jésuite établie en Chine. De là lui vint son nom de cimetière portugais, qu’il porta jusqu’au XXe siècle.
En 1618, jusque-là tolérant envers la religion chrétienne, l’empereur Wanli (1572-1620) publia un édit ordonnant à tous les missionnaires de quitter son empire et défendit à tout chinois de se faire chrétien[14]. Pour autant, le XVIIe siècle fut bien l’âge d’or de l’influence jésuite à la cour de Chine. Dans les pas de Ricci, de brillants jésuites contribuèrent avec dextérité à la diffusion et à l’exercice des savoirs scientifiques européens en Chine. Ils furent nombreux, mais pour n’en citer que deux, ce sont les pères Adam Schall von Bell (1592-1666) et Ferdinand Verbiest (1622-1688) qui exercèrent la plus forte influence. Entré à Pékin en 1623, Schall participa à la réforme du calendrier Ming, contribua à rénover l’église du Nantang[15] et démontra à de nombreuses reprises l'étendue de ses talents scientifiques. En 1661, ce fut sous sa direction que fut installée une cloche de soixante-trois tonnes au sommet de la tour de la cloche à Pékin. Verbiest entra à Pékin en 1660, acheva la réforme du calendrier et dirigea le bureau impérial d’astronomie. Lui aussi contribua à la planification de grands travaux, notamment hydrauliques. Un buste célèbre sa mémoire à la tour d’astronomie de Pékin.
Et les Français arrivèrent
Soucieux de développer ses intérêts en Chine, mais aussi de lutter contre l’influence des Portugais, Hollandais et Anglais qui y commerçaient[16], le roi de France Louis XIV y dépêcha également son ambassade jésuite. Partis de France en 1685 grâce au soutien royal et celui de Colbert, cinq des six mathématiciens du roi arrivèrent à Pékin en février 1688[17] : Jean-François Gerbillon, Joachim Bouvet, Jean de Fontaney, Claude de Visdelou et Louis le Comte.
Conscient de leur talent et utilité, l’empereur Kangxi retint Bouvet et Gerbillon pour ses services à sa cour, et autorisa les trois autres à rester en Chine, dans les provinces. Rapidement, les deux éminents jésuites français allaient exprimer pleinement leurs capacités et acquérir la faveur de l’empereur, qui autorisa le libre exercice de la religion chrétienne dans son empire. Père Gerbillon fut l’un des deux interprètes lors des négociations plurilingues mandchou-russes de 1689 préparant le traité de Nertchinsk, aux côtés de l’oncle de l’empereur, chef de la délégation mandchoue. Père Bouvet devint lui le professeur de mathématiques et d’astronomie de l’empereur et composa pour lui un traité de mathématiques et d’algèbre. Les Français surent se faire apprécier, au point qu’en 1693 Kangxi renvoya Bouvet en mission extraordinaire, pour retourner en France et convaincre son roi de lui envoyer de nouveaux missionnaires.
A cette époque, le Portugal revendiquait pour lui seul le droit de patronage sur toutes les missions des Indes et de la Chine. Tout nouvel évêque devait être présenté par lui. Tout missionnaire devait avoir son autorisation, et ne partir que sur ses vaisseaux[18]. Les missions jésuites de Pékin ne faisaient pas exception et étaient donc sous l’autorité des Portugais, installés dans la paroisse du Nantang[19], causant des distanciations de plus en plus vives avec les missionnaires de différentes nationalités, qui répondaient aussi aux intérêts grandissants de leurs rois protecteurs respectifs.
En 1693 les pères de Fontaney et de Visdelou mirent à profit leurs connaissances médicales et soignèrent avec un succès retentissant l’empereur Kangxi, dont la fièvre persistait jusqu’alors. En signe de remerciement mais aussi de consécration, Kangxi octroya un nouveau terrain aux jésuites français, qui quittèrent ainsi le Nantang pour s’installer au Pétang[20], et s’émancipèrent de fait du contrôle portugais sur leur mission pékinoise[21]. L’ordre jésuite officialisa ce mouvement en 1700, en nommant père Gerbillon à la tête de la mission jésuite française de Chine, qui compta vingt-cinq jésuites français dès 1703 et sa propre église[22].
Désormais indépendants, les jésuites français eurent naturellement le désir d’avoir leur propre lieu de sépulture. Jusqu’alors, les jésuites étaient enterrés dans l’unique cimetière catholique de Pékin, à Zhalan, qui compte aujourd’hui les stèles funéraires de neuf Français. En 1724, Pierre Vincent de Tartre y fut le dernier missionnaire français enterré[23]. Entre cette date et 1730, la mission française fit l’acquisition d’un terrain au village de Zhengfusi, à six kilomètres à l’ouest de la porte Xizhimen[24] en dehors des murs de la ville, pour y bâtir un cimetière ainsi qu’une résidence d’été. D’après les travaux du missionnaire lazariste J.-M. Planchet, qui étudia au début du XXe siècle l’histoire de la mission française de Pékin, ce village tirait son nom d’une ancienne pagode du vrai Bouddha (zhengfo si[25]). Selon ces mêmes travaux, le site occupait une surface d’environ 1,7 hectare, séparé dans un second temps en deux parties, un cimetière au nord et une résidence comprenant une église au sud.
Décédé en 1730, le père Joachim Bouvet fut le premier enterré au nouveau cimetière français, officiellement consacré par l’installation d’une croix en 1732[26].
En 1735, la sépulture de son compagnon de voyage, le père Jean-François Gerbillon, décédé en 1707, fut déplacée du cimetière Zhalan jusqu’au cimetière français. Les deux illustres mathématiciens furent suivis de vingt-trois autres jésuites français, dont les sépultures et stèles furent installées à Zhengfusi, de Jean-Baptiste Régis décédé en 1738, à Joseph-Marie Amiot en 1793[28]. A leurs côtés, furent également inhumés huit chinois, dont cinq prêtres[29].
Les relations entre les missionnaires jésuites et les empereurs de Chine furent toutefois fort complexes. Pendant que certains enseignaient les mathématiques et l’astronomie à la cour, que d’autres ornaient de peintures les palais impériaux, une majorité de catholiques et missionnaires fut persécutée, à des degrés divers selon les époques. Tolérants envers ceux qui pouvaient leur être utiles, les empereurs chinois n’hésitaient pas à incarcérer, chasser, voire faire exécuter les autres. Ceux restés proches des empereurs, d’abord les pères Bouvet, Gerbillon, puis plus tard le premier professeur du collège impérial, le père Parennin, ou bien encore l’architecte des fontaines du palais d’été[31], le père Benoist, accompagnèrent les empereurs Kangxi et Qianlong dans leurs voyages et chasses, mais « ne pouvaient guère, que sur la route et en passant, s’occuper des chrétientés »[32].
En 1721, l’empereur Kangxi interdisait la prédication de la religion catholique, et son successeur Yongzheng (1723-1735) s’inscrivit dans cette lignée. En 1732, les missionnaires furent expulsés vers Macao, exception faite de ceux servant à la cour et résidant dans les quatre paroisses de Pékin.
Conséquence de la querelle des rites, la Société jésuite fut dissoute en 1773 par le pape Clément XIV, et en l’absence de nouvelles arrivées le nombre de missionnaires de cet ordre en Chine chuta. Cette même année, débarquait en Chine le dernier jésuite français, Hubert de Méricourt. Le pays ne comptait alors que douze jésuites[33]. L’empereur témoignait encore de quelques bienveillances ponctuelles pour les missionnaires employés à sa cour, mais la mort et les expulsions continuèrent d’éclaircir leurs rangs.
Naturellement, la fréquentation de Zhengfusi par les quelques jésuites français restants baissa, et leur cimetière tomba dans un relatif abandon, comme en témoigne sa première rénovation, menée dès 1777.
Fin de la mission jésuite, arrivée des lazaristes
À l’instigation du roi de France Louis XVI, conscient de l’importance de maintenir ses intérêts en Chine, la Congrégation de la Mission, dite de Saint-Lazare, fut désignée pour reprendre la mission française de Chine. Par un décret de décembre 1783 de la Congrégation de la Propagande, signé par Rome puis suivi des lettres de Louis XVI, trois missionnaires lazaristes partirent pour la Chine et prirent possession « des missions, résidences et églises de Péking » en 1785[34] : Nicolas-Joseph Raux – nouveau supérieur de la mission française – Jean-Joseph Ghislain et Charles Paris, rejoints en 1794 par Louis Lamiot et le lazariste irlandais Robert Hanna. A leur arrivée, la Chine comptait alors neuf jésuites, dont six étrangers et trois prêtres chinois[35]. Sous direction lazariste, Zhengfusi resta le lieu de sépulture des missionnaires français ainsi que la résidence champêtre du Pétang[36]. Le premier lazariste inhumé fut le jeune Hanna en 1797, âgé de 34 ans et en Chine depuis deux ans et demi seulement.
La Révolution française fut toutefois la cause des plus grandes difficultés pour la mission française de Pékin, tout juste renouvelée. Les ressources promises n'arrivaient plus. Les missionnaires ne pouvaient plus obtenir la permission d'aller en Chine[37]. Vers 1805, le supérieur général des lazaristes parvint à envoyer quatorze missionnaires mais seuls trois arrivèrent à Pékin[38], dans un contexte où l’empereur Jiaqing (1796-1820) avait interdit l’année précédente à tout nouveau missionnaire étranger d’entrer dans sa capitale, avant d’exclure en 1811 ceux déjà présents, exception faite des cinq servant à sa cour[39].
À la mort du jésuite Louis de Poirot en 1813, Louis Lamiot devenait le dernier missionnaire français à Pékin, avant d’être condamné à quitter la Chine en 1820 et expulsé vers Macao[40], où il mourut en 1831 et la mission française de Chine au Pétang avec lui[41]. En effet, après son accession au trône impérial en 1821, l’empereur Daoguang (1820-1850) poursuivit la politique en place d’interdiction de la religion chrétienne, mais à la différence de ses prédécesseurs il ne compta plus aucun missionnaire étranger à sa cour impériale[42] et l’âge d’or des missionnaires étrangers auprès des empereurs de Chine touchait à sa fin.
Ce n’est qu’à partir de 1835, avec l’entrée à Pékin du missionnaire français Joseph-Martial Mouly, après un long périple en Chine déguisé en malade, que la mission française de Pékin allait revivre. Natif de Cahors, Mgr Mouly fut nommé vicaire apostolique de Mongolie en 1840, puis administrateur du diocèse de Pékin. Avec lui, la mission catholique repassait sous autorité française, et le pape Pie IX le nomma vicaire apostolique du Tcheli[43] et de Pékin[44]. Évêque de la ville, Mouly contribua avec vigueur à l’entretien et à la rénovation du cimetière Zhengfusi, dont il nous a légué les premiers témoignages historiques sur son état général, un demi-siècle après la dernière rénovation. Ainsi, nous savons qu’en 1835 l’enclos de Zhengfusi comprenait un cimetière, une église, mais également une bibliothèque, une cantine et des dortoirs, entourés d’un jardin avec des pieds de vigne et des arbres fruitiers. La cour du bâtiment comptait en son centre un cadran solaire, symbole de la passion des jésuites pour la gnomonique[45].
Le cimetière comptait alors 47 sépultures ornées de stèles, dont 35 jésuites et huit lazaristes. Deux allées principales menaient à un autel. Face à une croix, les tombes des deux premiers jésuites français inhumés à Zhengfusi, les pères Bouvet et Gerbillon[46], se faisaient face.
Hélas le renouveau du cimetière français fut bref. A peine trois ans après l’arrivée de Mgr Mouly, il fut saccagé, premier épisode d’une série d’un quasi-martyr. En mars 1838, un chrétien chinois du nom de Kong Shanlin était arrêté alors qu’il transportait des objets d’église à l’attention du gardien du cimetière Tu Laowu. Apprenant l’arrestation de leur coreligionnaire, les chrétiens de Zhengfusi enterrèrent tous les objets appartenant ou ayant appartenu aux missionnaires étrangers, la loi impériale leur interdisant de telles possessions. C’est ainsi que disparurent les restes de l’ancienne bibliothèque du Pétang, détruite en 1827[47]. D’autres arrestations suivirent et Zhengfusi fut fouillé et pillé par les mandarins et leurs sbires, qui prirent finalement possession des lieux. D’après les lettres de Mgr Mouly, l’autorité impériale installa un poste de surveillance à l’entrée, mais malheureusement l’enclos ne fut pas protégé, au contraire constamment saccagé. La grande croix et plusieurs stèles furent abattues[48], bien qu’aucune ne disparût.
Le cimetière allait rester dans un état d’abandon pendant deux décennies et lors de leur passage en 1860, les époux de Bourboulon en donnèrent un sombre témoignage : une « triste nécropole […] on y arrive par une porte dégradée, entourée de murs qui tombent en ruine […] Il y a une mélancolie saisissante dans cet humble cimetière, où reposent, à quatre mille lieues de la patrie, quelques-uns des glorieux enfants de la France. Aucun bruit n’y rappelle le pays natal, et le nasillement des écoliers chinois, qui répètent leurs leçons, vient seul à interrompre le morne silence »[49].
Restitution du cimetière en 1860 et nouvelle restauration de 1863
Le traité sino-français, signé à Whampoa le 24 octobre 1844 par le baron Théodore de Lagrené pour la partie française, marqua le début de véritables relations diplomatiques entre les deux pays. Ce traité touchait au commerce et à la navigation et permettait aux Français d’obtenir les mêmes avantages et garanties que les Anglais[50]. Souhaitant que la question religieuse soit traitée, la France obtint que ses citoyens pourraient établir des églises et des cimetières dans les cinq ports ouverts[51] et y exercer leur culte. En ce sens, l’article 3 du traité protégeait leurs propriétés[52]. Or Pékin n’était pas concerné par cet accord, bien que les missionnaires français et chrétiens chinois l’interprétèrent comme garantissant leur liberté religieuse à l’intérieur de l’empire[53]. Mgr Mouly multiplia les efforts pour recouvrer la propriété et l’utilisation du site de Zhengfusi. En vain, il fallut attendre l’expédition franco-britannique de 1860 et les efforts du baron Gros et du général de Montauban pour que Zhengfusi soit restitué à la mission française de Pékin[54].
Après l’entrée des troupes françaises dans Pékin, le traité du même nom fut signé en octobre 1860, contraignant la Chine à rendre à la France les propriétés et biens de sa mission catholique. Par courrier, le baron Gros signalait à la France que « les églises, les cimetières avec leurs dépendances, appartenant autrefois aux chrétiens dans tout l’empire leur seront rendus par l’entreprise du ministre de France », entraînant un « rétablissement public et légal du culte catholique en Chine »[56]. En signe de sincères remerciements envers le corps expéditionnaire français, Mgr Mouly arrangera l’inhumation au cimetière Zhalan, alors propriété des hommes d’église, des sépultures de six soldats français tombés durant la campagne tout juste terminée[57], avant d’organiser leur transfert vers le cimetière de Zhengfusi quelques mois plus tard, une fois celui-ci officiellement remis sous son autorité. A cette occasion, un véritable caveau fut installé, sous un monument aux morts financé par le gouvernement impérial français[58] en hommage à la mémoire du comte de Damas - dont la tombe était adjacente - et de 17 autres soldats français disparus, dont les six sépultures transférées depuis le cimetière Zhalan.
D’après les époux de Bourboulon, ce monument était « carré, plus haut que large, et très-simplement orné ; une grille en fer en entoure la base et en défend l’approche ; devant est l’aigle impérial, derrière eux épées en croix avec la Légion d’honneur en sautoir »[59]. Sur une face le monument indiquait les noms des 17 soldats français morts durant la campagne. Sur l’autre, lisait « A LA MÉMOIRE DES OFFICIERS ET SOLDATS MORTS PENDANT LA CAMPAGNE DE CHINE - 1860 ». Il fut malheureusement détruit par les boxeurs 40 années plus tard.
Avec cette campagne, la religion chrétienne retrouva provisoirement une certaine liberté en Chine et la mission française en profita pour relever une nouvelle fois ses ruines.
Rentré rapidement en France, Mgr Mouly revint en Chine en 1862 sur une frégate de l’Etat mis à disposition par Napoléon III, avec sept missionnaires et 14 filles de la Charité à son bord[61]. Jusqu’en 1863, avec son coadjuteur et ses missionnaires, ils assurèrent une restauration complète de Zhengfusi. L’église fut reconstruite, plus proche de l’entrée, le mur d’enceinte fut réparé et une nouvelle habitation fut construite pour une famille chrétienne locale, chargée de l’entretien du site[62] à laquelle s’ajoutèrent trois pavillons en 1889 pour les missionnaires de passage[63]. Entre 1860 et 1900, 27 lazaristes y furent enterrés, dont dix Chinois[64]. Les lazaristes inhumèrent également quelques civils français, chinois et espagnols.
En parallèle, les églises de Pékin furent rénovées – ou reconstruites pour certaines – dont celle du Pétang en 1867, qui sera finalement détruite puis à nouveau reconstruite à son emplacement actuel 20 ans plus tard.
Mgr Mouly décéda en 1868 et fut naturellement enterré au cimetière français de Zhengfusi. De nombreux ambassadeurs étrangers présents à Pékin participèrent à la cérémonie, en hommage à la mémoire du père du renouveau catholique à Pékin. S’en suivirent trois décennies de prospérité pour Zhengfusi.
Ainsi, en 1896, le cimetière français comptait jusqu’à 60 tombes et caveaux alors identifiés par l’évêque de la ville Alphonse Favier. Les travaux plus récents et exhaustifs des chercheurs Ming Xiaoyan et Jean-Paul Wiest (2007) ont permis grâce à différentes sources d’identifier pour l’année 1900, juste avant la révolte des boxeurs, un total de 79 stèles funéraires, dont 67 avec des inscriptions nominatives. Entre 1730 et 1900, furent ainsi inhumés au cimetière français 35 jésuites (dont 27 Français), 36 lazaristes (dont 19 Français), deux missionnaires français des MEP, un augustinien italien et 12 chrétiens civils dont sept soldats français.
Destructions de 1900
La révolte des boxeurs de l’été 1900 engendra dans le nord de la Chine et à Pékin une vague sans précédent de destructions et de ravages. Avec le soutien tacite de la vieille maison impériale Qing, les boxeurs détruisirent les trois églises du Nantang, Xitang[67] et Dongtang[68] à Pékin. Pendant près de deux mois, les chrétiens ayant pu se réfugier au Pétang en assurèrent la défense avec quelques dizaines de valeureux marins français et italiens et l’évêque Favier, sous un état de siège permanent, jusqu’à la libération de la ville en août 1900 par un corps expéditionnaire étranger.
Situé en dehors des murs de la ville et à plusieurs kilomètres du Pétang et des légations étrangères, le cimetière français de Zhengfusi fut littéralement dévasté par les boxeurs dès le début de la révolte en juin 1900. Les stèles furent abattues, certaines détruites, les sépultures ouvertes et exhumées, l’église et les quelques habitations brûlées, et le mur d’enceinte détruit en quasi-intégralité. Le gardien du cimetière Wang Wu, son épouse et leurs trois fils furent massacrés, tout comme de nombreuses autres familles chrétiennes locales n’ayant pu se réfugier à temps au Pétang.
Dans son histoire du cimetière de Zhengfusi publiée en 1918, J.-M Planchet livra un poignant témoignage de l’ampleur des destructions causées par les boxeurs. Les ravages étaient tellement importants, voire macabres, que les habitants du village demandèrent que ce qui restait du mur d’enceinte soit préservé, afin de masquer la lugubre scène qui faisait face. D’après son récit les dégâts étaient tels que de nombreuses stèles funéraires étaient désormais illisibles et méconnaissables. Il nota par ailleurs que les stèles situées proches de l’entrée subirent les dégâts les plus importants, signe d’un certain épuisement des rebelles au fil des destructions. Ainsi, les stèles funéraires jésuites, plus anciennes que celles des lazaristes et situées au centre du cimetière, furent comparativement mieux préservées. Au total, 20 stèles disparurent et restaient 48 stèles dont celles de 20 jésuites et 13 lazaristes français. Le monument aux morts de 1860 et la tombe du comte de Damas périrent.
Réparations de 1907 à 1917
L’insurrection vaincue et le Pétang libéré, Mgr Favier supervisa la reconstruction des trois églises intramuros détruites. A Zhengfusi, seul le mur d’enceinte fut reconstruit. Jugé trop loin des murs de la ville, le cimetière français fut abandonné au profit de l’ancien cimetière portugais à Zhalan, désigné comme nouveau site de sépulture pour les lazaristes de Pékin[69]. D’autres cimetières français persisteront, notamment ceux du Pétang, Si Pei Wang, puis enfin celui de Xi Jing Yuan pour les civils[70].
Successeur de Mgr Mouly, Mgr Stanislas Jarlin lança à partir de 1907 d’importantes et hautement nécessaires rénovations du cimetière Zhengfusi. L’église fut reconstruite et les habitations refaites. Les stèles furent redressées, rénovées voire retaillées pour celles disparues. Il fallut dix années pour que ce minutieux travail d’identification, classification et rénovation des stèles soit finalement complété[71]. Elles furent enfin incrustées dans le mur d’enclos, sur trois côtés, comme ce fut le cas plus tard au cimetière voisin de Zhalan.
Délaissé comme cimetière, Zhengfusi n’en fut pas moins élevé au rang de paroisse en 1914, servant désormais à des fins de pratique religieuse pour les catholiques vivant aux alentours. Son premier prêtre fut Charles Chocqueel jusqu’en 1916[73]. Zhengfusi allait ainsi connaître la paix et la fraternité chrétienne pendant près de quatre décennies, avec et pour les croyants locaux.
Nouvelle Chine, fin des activités religieuses
Après l’établissement de la République populaire de Chine en 1949, les activités religieuses furent dans un premier temps maintenues à la paroisse de Zhengfusi. Dès 1950, « l’indépendance » de l’église chinoise était prononcée bien que certaines paroisses comme celles de Zhengfusi continuèrent à recevoir des allocations venues de l’étranger[75]. En 1951 le contrôle de l’ancienne école de Zhengfusi fut transféré au gouvernement populaire, qui en fit une école primaire publique jusqu’en 1958.
En parallèle, en 1954 les fabricants de légumes fermentés Liu Bi Ju[76] s’installèrent à proximité et obtinrent plusieurs parties de la parcelle de Zhengfusi et de ses environs, d’abord une portion de l’ancien cimetière puis le terrain adjacent.
L’année 1958 et son Grand bond en avant marquèrent un tournant majeur et surtout la fin d’une histoire pour Zhengfusi, avec l’arrêt des activités religieuses autorisées en Chine. L’église, tout comme les autres sites religieux de Pékin, fut réquisitionnée et devint une commune populaire, dans un premier temps utilisée comme cantine, puis comme entrepôt jusqu’à la fin de la Révolution culturelle, avant d’être détruite en 1978. A cette période, divers groupes s’installèrent sur l’ancien enclos français, construisirent des dortoirs par-ci, des ateliers par-là, et ce qui restait d’origine disparut progressivement.
De leur côté, après plus d’un demi-siècle emmurées sur trois faces du mur d’enceinte de Zhengfusi, les 67 stèles restantes du vieux cimetière français disparurent, avant de refaire miraculeusement surface deux décennies plus tard, pour une quarantaine d’entre elles.
Nouvelle vie pour les stèles et renouveau religieux à Zhengfusi ?
A Pékin comme ailleurs, avaient été construits dès la guerre de Corée (1950-1953) de nombreux abris anti-aériens. La plupart furent abandonnés. Dans le cadre de travaux menés au début des années 1990 à l’école municipale numéro 35 située à proximité du Temple de la lune[78], l’un d’entre eux fut redécouvert. A la surprise générale, le sol et les murs étaient constitués en partie de blocs de pierre massifs que les experts du Beijing Municipal Cultural Heritage Bureau identifièrent rapidement comme des stèles gravées. Quoi de mieux en effet pour un mur bien solide qu’un bloc de pierre épais ayant résisté à plus de deux siècles d’érosion, si ce n’est martyr. Le Bureau finança dès lors leur étude et rénovation.
Il apparut que l’école en question était située sur le site d’un ancien atelier de légumes fermentés, la même organisation que celle présente à Zhengfusi depuis 1954. L’enquête menée par le Bureau révéla que les stèles avaient en effet été transportées du vieux cimetière français jusqu’à ce second site, pour une raison inconnue officiellement mais certainement liée à la qualité et disponibilité de ce « matériaux de construction » - comportement que l’on a pu retrouver ailleurs et pas exclusivement en Chine.
Celles-ci furent dès lors identifiées et authentifiées comme stèles funéraires de missionnaires – français pour la plupart – dont la plus ancienne datant de 1730, gravée du nom de Joachim Bouvet.
Après restauration, 36 de ces stèles furent exposées à partir de 1993 au Beijing Stone Carving Art Museum[79], au sein du Temple des cinq pagodes[80]. Elles furent ensuite à partir de 2002 réorganisées et exposées en plein air en deux rangées, l’une en face de l’autre, puis de nouveau réagencées après 2007, avec 34 stèles, en six rangées – lazaristes d’un côté, jésuites de l’autre (sauf une erreur) – les autres étant dans les archives du musée pour étude, rénovation ou conservation. Le musée se visite du mardi au dimanche de 9h à 16h30, au 24 Wutasicun, Haidian, Pékin[81].
Ces missionnaires ont, à leur échelle, considérablement œuvré non seulement au développement et à l’exercice de la foi catholique en Chine et à Pékin particulièrement, mais aussi aux échanges culturels entre la Chine et l’Europe. On y trouve d’illustres jésuites, les noms glorieux des Bouvet, Gerbillon, Amiot, Benoist, Attiret[84], Cibot … Leurs stèles funéraires sont le symbole même de la symbiose des cultures chinoise et occidentale portée par les missionnaires, d’abord jésuites puis lazaristes. Leurs styles et contenus témoignent de trois siècles d’échanges et d’histoires, et reflètent aussi leurs époques respectives.
Les stèles les plus anciennes sont celles des premiers jésuites décédés en Chine. Dragon en leurs sommets, socles rectangulaires, elles renvoient au plus prestigieux style officiel chinois, tout en différant quelque peu des standards de l’époque, selon lesquels les stèles à tête de dragon sont généralement plus hautes (jusqu’à plus de 5 m pour certaines) et reposent sur des tortues[85]. Ces stèles jésuites et lazaristes font en grande majorité moins de 2 m de hauteur. Il s’agirait donc d’un modèle spécifiquement donné aux missionnaires pour leurs stèles funéraires par la maison impériale Qing, en usant du plus haut standard tout en déviant quelque peu dans son utilisation[86]. Ce style chinois, n’a pour seul signe occidental distinctif qu’une croix en son sommet. Le contenu est succinct et bilingue (chinois et latin), indiquant généralement le nom, nationalité, date ou âge d’arrivée en Chine, profession et date de décès. Ces stèles dégagent une certaine humilité, propre aux missionnaires, quand bien même elles venaient pour beaucoup de dons des empereurs, qui financèrent sur fonds publics les enterrements. Ce fut le cas en particulier de l’empereur Qianlong (1735-1796).
Parmi les stèles que nos yeux pékinois peuvent encore avoir le plaisir d’admirer en 2022, nous pouvons constater que pour les premiers jésuites, de 1707 (Gerbillon) à 1774 (Benoist) – soit l’année suivant la dissolution de la Société jésuite – les stèles funéraires ont des dragons pour tête, à l’exception de celle de frère Attiret (1702-1763). Pour les jésuites décédés plus tard au XVIIIe siècle, de d’Ollières et Cibot (1780) à Amiot (1793) et Lieou (1796), d’autres styles furent utilisés pour leurs stèles, puis d’autres encore pour les lazaristes au XIXe siècle.
Parmi ces divers styles, un se distingue particulièrement en s’inspirant bien plus de l’art européen – voire romain – que les précédents. Ces trois stèles funéraires de missionnaires lazaristes, Jean-Joseph Ghislain (1750-1812), Jean Tcheng (1814-1866) et Jean Baptiste Kin (1803-1869), dont deux sont exposées en 2022, sont à sommet arrondi, avec trois bandes s’enroulant en leurs extrémités. Au centre, l’insigne des lazaristes entourée de rameaux d’olivier, symbole de paix et de repos éternel.
Enfin, du côté de la localité de Zhengfusi, après cinq décennies les activités religieuses ont pu reprendre en 2003. A cette époque une chapelle de fortune fut reconstituée sur le site de l’ancien enclos catholique, occupant l’ancien dortoir des prêtres et au service d’une communauté de près de cinq-cents catholiques des arrondissements avoisinants[90].
En 2022 il ne semble rester aucune trace ni de cette chapelle ni du mur d’enceinte d’origine, dont la base était encore présente et visible jusqu’en 2005 selon un journal local[91]. L’ensemble du quartier a été requalifié avec de nombreux espaces verts. Une rue porte le nom du site d’origine de la pagode. Une nouvelle église est en cours de construction (juin 2022). Le chantier porte son nom et témoigne de la présence continue de catholiques dans les environs.
Pour le site historique, restent les noms de Gerbillon, Bouvet et près d’une quarantaine de leurs frères coreligionnaires gravés dans la pierre, depuis plusieurs centenaires, et dans nos mémoires, pour l’éternité.
Article rédigé par Antoine Oustrin, Correspondant à Pékin (2020-2022) de la Société d'Histoire des Français de Chine.
Principales références bibliographiques :
PLANCHET, J.-M.. Guide du touriste aux Monuments religieux de Pekin, Pékin, Imprimerie des Lazaristes du Pétang, 1923
PLANCHET, J.-M.. Le Cimetière et la Paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes du Pétang, 1918
FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897
MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007(明晓艳,魏扬波,历史一遗踪 : 正福寺天主教墓地,北京文物出版社,2007)
Pour aller plus loin :
- Bulletin numéro 33 du Souvenir Français de Chine, octobre 2009
- CHEN, Xinyu. Nouvelle classification des références et archives sur le cimetière de Zhalan de 2018, Beijing Administrative College (二〇一八年北京滕公栅栏墓地新整理文物考 北京行政学院哲学教研部)
- GROUSSET, René. L’Empire des Steppes, Payot, 1939
- History recorded on stone: the cemetery of Matteo Ricci and other foreign missionaries during four turbulent centuries, 2011, Beijing Administrative College.
- JEAN, Mailys. L'histoire de la première mission commerciale française en Chine... sous Louis XIV, Société d’Histoire des Français de Chine
- PELLIOT, Paul. Les Mongols et la Papauté, 1924
- Photographies
- POUSSIELGUE, A.Relation de voyage de Shang-Haï à Moscou, par Pékin, la Mongolie et la Russie asiatique, rédigée d’après les notes de M. De Bourboulon, ministre de France en Chine, et de Mme De Bourboulon.
- WALRAVENS, Hartmut. Catalogue of Chinese Rubbings from Field Museum, 1981
Note de l’auteur : dans un souci à la fois d’uniformité et de compréhension pour les lecteurs, tous les noms propres en chinois ont été reproduits en pinyin, sauf exceptions dues à l’usage (ex. Pétang). Les caractères chinois correspondants ainsi que les anciennes romanisations, le cas échéant, figurent pour certains en notes de bas de page.
Notes :
- ↑ 正福寺. Ancienne romanisation : Tcheng-fou-sse
- ↑ 滕公栅栏公墓. Ancienne romanisation : Chala
- ↑ Source : FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description
- ↑ Source : Bibliothèque nationale de France
- ↑ « On espérait en faire un Constantin, mais il resta jusqu'à son dernier soupir dans les erreurs du paganisme », FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897.
- ↑ 大秦景教流行中国碑
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ GROUSSET, René. L’Empire des Steppes, Payot, 1939. Voir également PELLIOT, Paul. Les Mongols et la Papauté
- ↑ GROUSSET, René. L’Empire des Steppes, Payot, 1939.
- ↑ Voir notamment « On a écrit souvent que le catholicisme n'a été prêché à Péking qu'au XVIIe siècle ; or, nous allons trouver deux cents ans plus tôt dans la capitale, un archevêque, des églises et une chrétienté », FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897.
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897. p118
- ↑ Au total 164 selon FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.121
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.145
- ↑ 南堂
- ↑ JEAN, Mailys. L'histoire de la première mission commerciale française en Chine... sous Louis XIV, Société d’Histoire des Français de Chine.
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.182
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ 北堂. Beitang en pinyin.
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ Pierre Vincent de Tartre, 1669-1724, jésuite et dernier Français enterré au cimetière Zhalan en 1724. Stèle numéro 62 (sur 63) en 2022, voir History recorded on stone: the cemetery of Matteo Ricci and other foreign missionaries during four turbulent centuries, 2011, Beijing Administrative College
- ↑ 西直门
- ↑ 正佛寺 - 真佛之寺 voir PLANCHET, J.-M. Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918.
- ↑ Le socle de cette croix existe encore. Il serait au musée 北京西周燕都遗址博物馆 à Pékin, fermé en 2022.
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ Ancien palais d’été, connu sous le nom de Yuanmingyuan en chinois (圆明园)
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.211
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897. Voir notamment p.222 : « les prêtres de la Congrégation de la Mission sont subrogés à la Société éteinte des Jésuites, pour la desserte des missions françaises de la Chine »
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ PLANCHET, J.-M., Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.229
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ PLANCHET, J.-M. Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ Province Ming du 直隶 Zhili
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897, p.239-250
- ↑ Art de construire des cadrans solaires
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, voir plan en p. 20-21
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.22
- ↑ Archives des MEP, lettre de Mgr Mouly du 17 septembre 1841, dans MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, p.22
- ↑ POUSSIELGUE, A. Relation de voyage de Shang-Haï à Moscou, par Pékin, la Mongolie et la Russie asiatique, rédigée d’après les notes de M. De Bourboulon, ministre de France en Chine, et de Mme De Bourboulon. Promenade dans Pékin (suite)
- ↑ D’après MAU, Chuan-hui, voir https://heritage.bnf.fr/france-chine/fr/ambassade-lagrene-article
- ↑ Canton, Xiamen, Fuzhou, Shanghai et Ningbo.
- ↑ MING, Swen Wen. Étude sur les traités politiques sino-étrangers, 1936 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9820692m/f32.item
- ↑ D’après MAU, Chuan-hui, voir https://heritage.bnf.fr/france-chine/fr/ambassade-lagrene-article
- ↑ PLANCHET, J.-M. Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ Baron Gros, dépêche du 20 décembre 1860, publié dans Le Siècle, 28 décembre 1860, gallica.fr
- ↑ Respectivement les colonel Foulon-Grandchamps, sous-lieutenant Dubout, officier Ader, soldat Bonicho, chasseur Ozouf et infirmer Blanquet, dans MING Xiaoyan, Jean-Paul WIEST. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, p.24 d’après FAVIER A. et PLANCHET J.-M.
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.24
- ↑ POUSSIELGUE, A., Relation de voyage de Shang-Haï à Moscou, par Pékin, la Mongolie et la Russie asiatique, rédigée d’après les notes de M. De Bourboulon, ministre de France en Chine, et de Mme De Bourboulon. Promenade dans Pékin (suite)
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ FAVIER, Alphonse. Péking : histoire et description, Péking, Imprimerie des Lazaristes au Pé-T’ang, 1897
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.24 et PLANCHET, J.-M. Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918
- ↑ PLANCHET, J.-M. Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1918
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.29
- ↑ Source : Estampe, Harvard University, Fine Arts Library
- ↑ Source : PLANCHET, J.-M., Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917
- ↑ 西堂
- ↑ 东堂
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.37
- ↑ Se référer au bulletin numéro 33 du Souvenir Français à ce sujet : https://www.souvenir-francais-asie.com/newsletter/Newsletter_33.pdf
- ↑ Non sans quelques erreurs, relevées par les récents travaux de Ming et Wiest.
- ↑ Source : PLANCHET, J.-M., Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.44
- ↑ Source : PLANCHET, J.-M., Le cimetière et la paroisse de Tcheng-fou-sse 1732-1917
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.51
- ↑ 六必居
- ↑ Source: MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery
- ↑ 月坛
- ↑ http://www.bjstoneartmuseum.org.cn/index.html
- ↑ 五塔寺
- ↑ 北京市海淀区五塔寺村24号
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022
- ↑ Jean-Denis Attiret (王致诚), peintre français arrivé en Chine en 1738, dont l’impact et l’influence furent comparables à celle de son confrère italien Castiglione (郎世宁), tous deux servant ensemble à la cour impériale des Qing. Voir MING Xiaoyan « 清宫洋画家王致诚考略 »
- ↑ Modèle dit : 螭首龟趺
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022
- ↑ MING, Xiaoyan ; WIEST, Jean-Paul. Precious traces of History, Zhengfusi Catholic Cemetery, 2007, p.59
- ↑ https://web.archive.org/web/20161225214328/http:/sqb.ynet.com/html/2016-09/01/content_216032.htm?div=0
- ↑ Crédits : Antoine Oustrin, juin 2022